A la recherche du Hip !

Vivons heureux en attendant la mort disait quelqu'un que je ne veux pas citer mais que vous auriez tout intérêt à découvrir. De la simplicité naît la quiétude, la tranquillité d'un esprit ordonné, posé, équilibré qui s'émeut de goûter chaque jour le sel de la vie. Ramenée à l'échelle du temps géologique ou cosmogonique une vie tend vers 0 donc elle n'est rien ! Empilons maintenant 7 ou 10 milliards, une infinité de vies cela revient au même. L'étalement dans le temps ne résolvant pas le fait qu'une vie n'est qu'un petit morceau de vide. Vide plus vide égale vide. Le temps, il faudrait entrer dans le temps pour ramener ce vide à quelque chose d'un peu plus quantifiable. Je vis, nous vivons et donc je suis, nous sommes heureux ou nous devrions l'être. Contentons nous de ça. Le Soleil se lève c'est la première beauté du jour à laquelle va s'ajouter un lot, une foule de petites satisfactions quotidiennes. Elles suffisent au plaisir du plus grand nombre les joies étant toujours rehaussées par les malheurs ou désagréments attenants. Quand ils ne sont pas trop graves les soucis deviennent souhaitables, nécessaires à cette balance du petit bonheur tranquille. De toutes les façons, heureux ou pas tu dois t'en satisfaire sans attendre quoi que ce soit et surtout pas un hypothétique salut post mortem que des esprits éclairés mais aveuglés, visionnaires mais crédules trouveront dans les religions infantiles créées par les Oms. Je me souviens d'un autre quelqu'un qui disait que Dieu est mort. Peut être pensait-il qu'il avait vraiment existé ou voulait-il dire qu'il n'y a aucun espoir, rien où s'accrocher pour éviter l'angoisse enfouie plus ou moins profondément en chacun de nous et masquant un abîme sans fin. Savourer ce que l'on a sous la main et ne pas projeter. Inutile de chercher ou de lever le voile là est la clé ! Sans vision, sans prétention grandiose, sans prétention du tout pas de tragédie ou plus tard, c'est bien loin, il ne faut pas s'en faire, cela viendra bien assez vite... Faire taire la conscience sera d'autant plus facile qu'elle ne vous parle pas, ne vous interroge pas et par dessus tout ne vous tord pas les boyaux de la tête ou du bide.
Alors qui sont ces insatisfaits permanents, ceux qui cherchent toute leur vie ? En route pour une quête insensée d'un Graal dont ils n'ont même pas idée et qui les brûle, les consume en quelques décennies. Celles où ils auront à remplir un espace vital qu'ils savent au bout du compte inutile à quiconque. Alors ils tapent, soufflent, déclament, dessinent, écrivent, pensent...encore et encore pour fissurer, fracturer le temps, le ralentir et pourquoi pas le stopper. Parfois dans un éclair extralucide une para vision schizophrène ils créent de l'intemporel manœuvrent ou pensent manœuvrer les rouages d'une manière infime et commencer à écarter les battants. Il ne reste plus qu'à se glisser pour être là, toujours, là où on voulait être, là où on se sentait le mieux, là où on pouvait voler comme un oiseau stellaire.

Bird torturé par cet appétit insatiable semblait suivre cette route sans le savoir cherchant sans relâche le "Hip", la perfection, la volupté d'une phrase mélodique ultime le plaçant dans une stase temporelle où il volerait sans fin.