Fred Vargas a décidé de nous accompagner dans une randonnée dans le Mercantour. Juste au moment où un loup de grande taille s'est mis à tuer dans les montagnes. Pas seulement des moutons bien croquants mais aussi et surtout des humains. Mais il y a un hic. D'après les spécialistes le loup a peur de l'homme et ne s'y attaque jamais par plaisir. Alors qui est le coupable ? Après une rapide enquête, l'hypothèse la plus plausible quant au profil du meurtrier serait celle d'un loup-garou de grande taille, particulièrement rusé et cruel, emmoh’l, l'homme à l'envers du titre.
A l'heure de la lutte pour la préservation de la biodiversité et de la mise en avant des minorités, le retour du loup-garou dans les montagnes pourrait être un sujet opportuniste, bien que la dernière apparition en France du loup-garou date de la bête du Gévaudan, quand toute la France claquait des dents. Heureusement Fred Vargas a suffisamment de bon sens pour nous épargner les couplets antispécistes parisiens sur les prétendus bienfaits pour l'équilibre naturel de la réintroduction des loups dans les alpages.
Pour en revenir au bouquin et à la traque du loup-garou, l'enquête progresse plutôt lentement. D'autant que Adamsberg, le commissaire vedette de Fred Vargas, brille par son absence pendant la plus grande partie du bouquin. La piste du loup-garou est donc suivie par une équipe d'enquêteurs improvisés ayant gardé à la fois les moutons et leur âme d'enfant composée de Camille, la fille d'Adamsberg, d'un jeune éleveur d'origine africaine et d'un vieux berger du coin. La poursuite du tueur est menée à faible allure à bord d'une vieille camionnette aménagée.
Fred Vargas réussit dans le dénouement à concilier le sujet le plus abracadabrant avec la rigueur de la scientifique qu'elle est par sa formation. Et elle arrive à nous faire terminer le bouquin malgré la minceur du sujet grâce à son empathie communicative pour ses personnages et grâce à son écriture fluide et peu dense (peu dense avec les loups).