Parmi la longue liste des romanciers français oubliés - ou quasi oubliés - citons Arthur Bernède. Pourtant extrêmement prolixe, ce romancier également dramaturge a laissé à la postérité plus de 250 oeuvres dont quelques unes seulement sont accessibles aujourd'hui. A peine si l'on se souvient qu'Arthur Bernède fut le père de Belphégor et de Mandrin, lui qui donna le jour à de très nombreux personnages populaires et pseudo-historiques.
Avec "L'homme au masque de fer", l'auteur remet sur le métier la légende d'un prisonnier politique au secret, incarcéré sous le règne de Louis XIV et dont l'identité aurait compromis la dynastie absolutiste des Bourbons. Ce roman, loin d'être un ersatz de la version de Dumas, offre quelques heures d'aventures "à la mousquetaire" très plaisantes - et moins verbeuses que celles du grand Alexandre, de mon point de vue. Arthur Bernède ne perd pas de temps et va droit au but, au grand bénéfice d'un rythme d'action soutenu et de personnages énergiquement croqués. La plume d'Arthur Bernède n'est pas excessivement érudite et prend quelques raccourcis mais le résultat reste très cohérent et léger, dans un style fluide qui sert à merveille la trame rocambolesque.
C'est avec grand plaisir que je me suis replongée dans la France des mousquetaires, aux côtés de braves compagnons d'armes et de nobles dames, chevilles ouvrières des secrets d'Etat.