Livre qui en première lecture m'avait impressionné par sa maîtrise, sa richesse, sa profondeur et son propos intelligible malgré la densité de l'histoire. En seconde lecture, les révélations sucessives étant attendues, la claque s'amoindrit néanmoins.
Toutefois, je ne peux que respecter la force de l'auteur qui réussit en 300 pages à livrer un récit tout aussi passionnant qu'un cycle entier par Asimov. Trois personnages principaux auxquels s'ajoutent une femme dans les flash-back, une à la fin du livre, voilà la composition complète des personnages de ce ballet, de cette fable sur l'humanité. Que représente le labyrinthe pour l'humanité? Quelle est notre soif de gloire et d'honneur? De sociabilité? D'amitié? Et d'amour? Jusqu'où peut mener la haine de soi, jusqu'à la misanthropie totale, ou à l'inverse jusqu'à au sacrifice ultime? Que signifie le labyrinthe pour un homme qui a tout perdu et quel sens prend il pour un autre qui a encore toute la vie devant lui?
Ce livre représente aussi la transition générationnelle à travers le lien fort qui se crée entre les deux héros, la poursuite des rêves des hommes à travers nos enfants, la répétition de nos erreurs d'autres diraient au contraire. Derrière un cynisme apparent, je trouve ce livre rempli d'espoir quant à nos destinés, un message positif quant à la grande expérience de la vie. Au-delà des déceptions, des coups du sort, des pires malheurs, l'homme apprend, vit et aime. La souffrance et la puanteur de l'âme paraissent indissociables de nos existences mais il faut percer cette forêt obscure pour trouver derrière la clairière qu'ils cachent.
Le livre pose toutes ces questions, y répond en partie et laisse le lecteur les compléter. Le genre de littérature passionnante dans la fiction tout en élevant la réflexion, j'aime beaucoup.
- Pourquoi est-il retourné s'enfermer dans le labyrinthe, Ned?
- Pour la même raison qui a fait que tout est arrivé. Il aimait les hommes...