Iain M. Banks.

Avec un M. comme dans Science-Fiction.

Ainsi, par cette initiale vous distinguerez le Seigneur des Guêpes de l’Homme des Jeux.

C’est du second que nous parlons aujourd’hui.

La Culture. Entrée par la porte du casino.



Cycle utopique, la Culture est un monde qui se développe comme une goutte d’eau sur un mouchoir, plus on en met, plus le mouchoir est mouillé. Empire galactique sans empereur, galaxie sans homogénéité d’évolution. Et pourtant une certaine égalité règne, mieux une liberté, flirtant avec le libertaire guide les pas de toutes les espèces croisées.

Unis par la conscience de leur multiplicité et un certain esprit hédoniste qu’ils soient intelligences artificielles, terriens, drones, extra-terrestre, développés, en guerre, en paix, non-évolués, ils sont tous des membres de la Culture.

L‘Homme des Jeux n’est pas le premier du cycle chronologiquement éditorialement parlant, britanniquement parlant aussi. En revanche il l’est en version française. Serait-ce une erreur éditoriale? Une maladresse? Un plan marketing? Le lecteur francophone se méfie, se défie de ce genre de choix douteux si courants dans l’édition de livres SF ou fantasy. Citons parmi tant d’autres la mutiliation sauvage de la série des Assassin Royal de Robin Hobb qui font plus que doubler le nombre de tomes entre la version originale et la version française. Les français auraient ils peur des pavés? Loins s’enf aut, ils sont surtout prêts à débourser (des milles et des cents) encore et encore pour pouvoir savoir la fin de l’histoire.

Tandis que pour le Cycle de la Culture, grâce à la préface de Gérard Klein, j’accrodais le bénéfice du doute et effaçait ma mine dubitative de lectrice à qui on en conte pas. Je commence donc avec l’Homme des Jeux. Après lecture, le choix de Klein est loin d’être innocent et plutôt intelligent. En effet ce premier tome est excellent comme entrée en matière et le lire après les deux autres qui le suivent de près (sur cinq ans) aurait presque été … décevant.

Univers à extension infinie, on découvre les dimensions potentielles du Cycle de la Culture par une histoire toute particulière. A travers le personnage de Gurgeh, vieux blasé de la Culture dont le lé métier, l’occupation vitale (on a plus besoin de métier dans la Culture, on choisit simplement des choses à faire si on a envie) est le jeu. Dans toutes ses formes. Le xéno encyclopédiste se délectera des descriptions des nombreux jeux proposés par Banks. On approche grâce à Gurgeh d’une des cordes sensibles de la Culture : l’hédonisme.

Retiré de la vie sociale, Gurgeh s’ennuie, il est maître en son domaine et plus rien ne l’excite dans les nouveaux jeux. CS va tenter de l’amener à accepter une mission très spéciale : une planète, très éloignée est régie par une société hiérarchique conçue et structurée par un jeu. Jeu à dimension vitale. Fibre qu’aurait peut-être perdu la Culture? Cette confrontation s’avère riche en enseignement sur la Culture en elle-même mise en face de la différence extrême. Société ultra-castée contre société définitivement égale.

Envolez vous vers la Culture !
Misarweth
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Créée

le 24 sept. 2012

Modifiée

le 24 sept. 2012

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