le Banks des jeux
- 20 ans que vous dévorez goulûment de la science-fiction, et vous n'aviez jamais touché à la Culture de Banks ?! Qu'avez-vous à déclarer pour votre défense ? - Euh, euh... Que si on lit tout le...
Par
le 9 nov. 2013
11 j'aime
3
Le train quitta le tunnel pour pénétrer dans la vive clarté du soleil. Il arriva au bout de son virage, puis se lança à l'assaut du pont aux lignes aériennes. Par-delà la rambarde, Gurgeh aperçut des pâturages verdoyants ainsi que le fleuve miroitant qui serpentait au fond de la vallée, cinq cents mètres sous ses pieds. L'ombre des montagnes s'étirait sur les prairies étroites, celle des nuages mouchetait les contreforts et leur tapis de forêt. Le vent chassé par le train ébouriffait ses cheveux tandis qu'il respirait goulûment l'air doux et parfumé de la montagne en attendant le retour de son adversaire. Des oiseaux tournoyaient au-dessus de la vallée, presque au niveau du pont. Leurs cris résonnaient dans l'air immobile, à peine audibles dans le chuintement du train qui filait.
« Mais la réalité tout entière est un jeu. Dans ce qu'elle a de plus fondamental, la physique – le tissu même de notre univers – résulte directement de l'interaction de certaines règles passablement simples et du hasard ; la même description vaut pour les meilleurs jeux, les plus élégants, ceux qui s'avèrent les plus satisfaisants à la fois sur le plan intellectuel et le plan esthétique. De par son caractère inconnaissable, et du fait qu'il résulte d'événements qui, au niveau subatomique, ne peuvent être tout à fait anticipés, l'avenir demeure malléable et conserve la possibilité de changer, l'espoir d'accéder à une position prééminente ; l'espoir de la victoire, pour employer un terme tombé en disgrâce. C'est en cela que le futur est un jeu ; un jeu dont l'une des règles est le temps. »
Les rues et le ciel de la cité étaient également envahis par la circulation. Groasnachek ressemblait à un colossal animal aplati et couvert de piquants, semé de lumières la nuit et enveloppé pendant la journée dans la brume et sa propre haleine accumulée. Sa voix était un chœur sonore et embrouillé, un bruit de fond omniprésent composé de rugissements incessants de moteurs et de machines, auquel s'ajoutait le déchirement sporadique des avions qui la survolaient. Les plaintes, hululements, gazouillis et autres clameurs incessantes criblaient le tissu de la ville comme autant de trous d'obus.
Traduction par Hélène Collon.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes La sélection de Herbi et Madame Collet-monté est accro à la lecture numérique
Créée
le 15 oct. 2018
Critique lue 144 fois
D'autres avis sur L'Homme des jeux
- 20 ans que vous dévorez goulûment de la science-fiction, et vous n'aviez jamais touché à la Culture de Banks ?! Qu'avez-vous à déclarer pour votre défense ? - Euh, euh... Que si on lit tout le...
Par
le 9 nov. 2013
11 j'aime
3
Plus qu'un renouvellement, Banks réinvente le space-opera. Civilisations galactiques, voyages interplanétaires, super-intelligence artificielle : il réactive les poncifs du genre en les explosants...
Par
le 5 août 2010
6 j'aime
4
Avec L’Homme des jeux, premier volume du cycle de la Culture, j’ai replongé dans la science fiction, genre adoré autrefois et délaissé pendant de nombreuses années... La Culture est une...
Par
le 13 août 2012
5 j'aime
2
Du même critique
Dessin animé marquant, cet Astérix mixe autant de scènes absurdes que de chants entêtants. La recette utilisée fait mouche, je garde de bons souvenirs de l'époque où je l'avais en K7. L'animation...
Par
le 2 août 2011
8 j'aime
Je viens de revoir ce film culte qui a fertilisé l'imagination de nombreuses personnes depuis lors, et il reste agréable à regarder. Certes, la partie aventure est très légère (on ne voit pas grand...
Par
le 18 avr. 2011
6 j'aime
Ce jeu est une bouffée d'air frais dans l'univers étouffant des FPS actuels. Original, immersif, simple, fin, et même rigolo, on a l'impression de revisiter du Jules Verne dans ses passages les plus...
Par
le 14 janv. 2011
6 j'aime