L'auteur, une journaliste américaine, se voit offrir un livre ancien par un ami. Elle fait des recherches sur ce marché et s'aperçoit que de nombreux vols existent. Elle se lance alors dans un reportage, que le récit relate, qui va la mener pendant trois ans à suivre l'histoire des vols de livre, puis un libraire qui traque les voleurs, et enfin le voleur en question. Ce dernier, au sortir de la prison, accepte de lui parler lors d'interviews et de partager ses méthodes.
Ce reportage est passionnant, le style est prenant, les informations riches, et l'auteur alterne très bien entre les informations générales, ses impressions et les faits - les méfaits - de John Gilkey. La motivation de ce dernier : les livres méritent qu'on leur accorde une grande importance, s'ils n'en ont pas aux yeux de leur propriétaire, quel mal y a-t-il à les emprunter ? Les anecdotes mentionnées sont captivantes, notamment celle sur le professeur de botanique Thomas Jefferson Fitzpatrick qui a été retrouvé mort chez lui dans un lit de camp, sa maison étant envahie par plus de 90 tonnes de livres, soit plus que le seuil d'alerte recommandé par le secteur du bâtiment. En trame de fond, une réflexion sur les obsessions, sur la manière dont les passions nous provoquent et comment nous justifions de nous y adonner. Une bonne lecture !