L’homme qui m’aimait tout bas/ Éric Fottorino

Dans L’homme qui m’aimait tout bas, Éric Fottorino rend un vibrant hommage à son père adoptif,Michel Fottorino. Ce père qui lui a donné son nom, après avoir épousé sa mère en février 1970, met fin à ses jours en mars 2008, en se tirant une balle dans la bouche.
Quand Michel fait irruption dans la vie d’Éric,celui n'est âgé que de dix ans. Son affection pour cet enfant est bien réelle mais reste toutefois discrète, sans effusion aucune.
Bien que la perte de ce père provoque, chez l'auteur une déchirure profonde, Éric Fottorino nous livre ses souvenirs d'enfance accrochés à sa mémoire avec cet homme qui a contribué à faire de lui ce qu'il est devenu …..
Ce livre aborde un thème délicat celui de la perte d'un être cher qui s'est donné la mort avec des mots choisis. Nous sommes en face d'un texte émouvant; bouleversant mais pas du tout larmoyant. Un récit où la douceur du souvenir domine sur la douleur de l'absence.
Ce qui peut nous amener à nous demander dans quelles mesures, l'écriture n'est pas une thérapie pour apaiser les souffrances d'une telle perte. En tous les cas, l'auteur a réussi à donner à son père adoptif, une seconde vie ou du moins à l'immortaliser en devenant « un monument de papier ».
Après avoir lu, ce livre,on pense forcément à la souffrance de la victime qui dans un geste de désespoir a mis fin à ses jours; à celle de ses proches, son conjoint, ses enfants qui doivent apprendre à faire face à cette douloureuse réalité, ses amis ainsi qu' aux personnes qui ont découvert le corps des témoins qui ont assisté à la scène sans oublier les lecteurs.,dont certaines scènes peuvent réveiller en chacun de nous, des blessures anciennes que l'on croyait refermer à jamais.
Cet ouvrage aborde un thème tout aussi délicat qu'est celui du suicide ou la confrontation des membres d'une famille face à ce geste insoupçonné ,ce livre montre parfaitement que la personne qui souhaite mettre fin à ses jours cache parfaitement bien son jeu auprès des gens qui l'entourent, son comportement ne laisse rien présager d'anormal , vous l'avez vu la veille, et il vous dit à demain comme si de rien n'était, Ce qui ne fait qu'accentuer votre sentiment de culpabilité, quand vous apprenez la nouvelle, le lendemain. Comme pour tenter de vous libérer de ce poids, vous essayez d'imaginer sa dernière journée comme le fait l'auteur lui- même.
Thierry_Dupreui
8
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le 1 oct. 2014

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