Comme elle est belle la langue française quand, en peu de mots, en peu de pages, elle parvient à évoquer tout un décor, et des personnages beaux de réalisme et de simplicité.


Comme il est avéré le talent de l'écrivain qui d'un fait aussi divers que spécifique, parvient à emporter son lecteur, tel un merveilleux conteur qui capte l'attention d'un auditoire grâce à ses dons oratoires.


D'ailleurs, ici, il n'est question que de cela : un conte, même si Giono traite son récit de façon à nous faire penser qu'il est basé sur des faits réels : de 1913 à 1947, le berger de Haute-Provence Elzéard Bouffier a planté des milliers d'arbres sur le causse aride. Cette période qui englobe les deux guerres mondiales devient ainsi sous la plume de l'auteur une période non pas de mort mais de vie, non pas de fins mais de naissances, non pas de complexité mais de simplicité.


Aujourd'hui encore, qu'on se sente l'âme écologiste ou non, qu'on apprécie la nature ou non, on ne peut rester insensible à la métaphore de l'arbre croissant, de la vie qui jaillit de l'aridité, de la nature qui fait son chemin coûte que coûte. Et ce que Giono propose ici, c'est de renouer un pacte ancestral, une alliance sacrée entre la nature et l'homme, par le geste de fécondité qui consiste pour un homme à planter un gland pour faire croître un chêne.


Très belle allégorie littéraire parfaitement maîtrisée par un écrivain talentueux amoureux de la terre, "L'homme qui plantait des arbres" est un appel à la protection de la Terre par la priorisation de l'essentiel, au niveau individuel, et déconnectée des cataclysmes collectifs parmi lesquels les guerres figurent en tête de liste.

Gwen21
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le 19 juil. 2021

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