On ressort de la lecture de « L’Homme qui tombe » comme après une visite dans un hôpital, passablement mal à l’aise et pas tellement réjoui.
Je n’ai pas réussi à être ému ou a ressentir de l’empathie pour les personnages, sans doute en raison du style volontairement froid et clinique adopté.
DeLillo décrit des individus victimes d’un événement trop grand pour eux, en état de choc, en souffrance et peinant à se reconstruire.
Je pense que c’est le problème du 11 Septembre, que l’esprit humain ne soit pas adapté à réaliser et à comprendre un tel événement.
La différence avec une catastrophe naturelle est elle si flagrante ?
Les victimes de tsunami, séismes ou même d’ouragan comme Katrina n’ont pas droit à autant de livres, sans doute en raison de leur statut de catastrophe naturelle mais les effets sont à mon avis similaires sur les victimes.
La seule différence c’est que le terrorisme a toujours fasciné et fascinera toujours.
D’un autre coté je pense que survivre à ce type d’événement peut également avoir quelques fois des effets salutaires, en donnant une occasion d’ouvrir les yeux sur la fragilité et la brièveté de l’existence, de se rapprocher des autres voir de retrouver le sens des priorités, un peu à la manière d’un François Xavier Demaison, ex banquier à Wall Street qui a décidé de vivre sa vraie passion pour les planches après l’attentat.
« L’Homme qui tombe » est un livre intéressant dans la description de l’impact d’une catastrophe sur une société mais qui ne m’aura pas bouleversé ou emporté.
A offrir à Jean Marie Bigard, Mathieu Kassovitz ou Marion Cotillard, nos plus éminents négationnistes français.
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