Tous les éléments sont réunis pour embarquer dans un voyage dans l'Italie du 16ème siècle.
L'idole, c'est le nom donné à Vittoria Accoramboni par ses admirateurs et ses détracteurs. Ce qui fait la grande originalité (et technicité) de ce roman, c'est justement que la narration se fasse par de multiples "témoignages" de personnages gravitant autour de cette femme.
Chaque chapitre passe la "voix" à l'un des protagonistes, lui laissant donc le loisir de donner son avis (totalement partial et personnel) sur l'histoire, les situations, et la fameuse Vittoria. Poussant le vice, l'auteur n'octroie d'ailleurs pas voix au chapitre à la principale intéressée : sa vie, ses choix et ses paroles ne sont que "rapporté.es" par les autres narrateurs, et donc potentiellement déformés par le prisme qui les anime : de l'admiration à l'amour, en passant par la haine.
Le récit reste chronologique et cohérent, malgré ce passage de flambeau de narrateur en narrateur, et l'on a parfois l'impression d'assister à la projection (magistrale) de ce qu'aurait pu être un journal à potins à cette époque.
Destin tragique de protagonistes réels, ce récit n'a rien à envier aux autres chefs d'œuvres traçant le destin d'amants maudits, tout en détaillant de façon très précise la société de l'époque.