Plus je découvre Robert Merle, plus j'en viens à apprécier l'auteur et ses bouquins. J'avais adoré à l'époque La mort est mon métier, lu dans le cadre scolaire, et plus récemment Malevil. Avec L'Île, c'est donc le troisième roman que je découvre de l'écrivain français.
Se basant sur l'histoire des révoltés du Bounty, l'auteur plonge le lecteur sur une petite île du Pacifique sur laquelle se réfugient des Britanniques et quelques Tahitiens. La cohabitation sur l'île va s'avérer très compliquée.
Car si l'oeuvre a tout du roman d'aventures, elle est surtout l'occasion pour Merle d'étudier une fois encore l'humain et sa vie en groupe. Comment certains qui n'étaient que des sous-fifres sur un navire vont se transformer en monstres politiques sur l'île. Comment quelqu'un qui va décider de garder un maximum de neutralité va en fait être considéré comme appartenant à un camp ou à un autre.
L'oeuvre pose question car un massacre peut-il être évité si on en vient à tuer une personne qui pourrit tout sur l'île ? Peut-on outrepasser ses valeurs personnelles pour le bien d'une communauté ? Toutes ces interrogations sont émises finalement par Purcell dont les certitudes vont complètement être ébranlées par cette vie.
L'Île est aussi un roman qui traite de racisme, de pouvoir, d'amour et de relations interculturelles. Bref, une oeuvre dense et complète pour laquelle il est impossible de ne pas tomber sous le charme.