Un endroit où les rôles et positions sociales s'inversent, où l'esclave devient roi et où la plèbe ordonne au puissant, voilà ce qu'est L'île des Esclaves !
Une fort courte comédie satirique écrite par Marivaux en 1725, au succès discret jusqu'à une renaissance dans les années 70 de par son propos critique envers les strates de l'élite privilégiée. Un maître et son esclave s'échouent donc sur une île où les rapports entre eux deux s'inversent, laissant place pour Marivaux à une critique légère et comique sur la place du valet dans un contexte historique de Régence.
Le dossier annexe proposé par Flammarion est d'ailleurs indispensable pour comprendre les tenants et aboutissants de cette pièce de théâtre, finalement mineure dans le succès de la carrière de l'auteur, souvent devancée par Le Jeu de l'amour et du Hasard.
Bien que nuancée par un propos politique intéressant, il faut reconnaître qu'au delà d'une écriture fluide et agréable, Marivaux peine à me convaincre, en cause son final expédié trop rapidement. Les enjeux sont à peine posés, et les personnages s'esquissent trop peu à cause de la courte durée de la pièce (onze scènes).
Au final, même si la lecture est agréable, le propos est trop brouillon pour, à mon sens, être érigé comme une référence de la critique sociale.