L'île du docteur Moreau est un roman important pour l'influence qu'il a eu sur de nombreuses autres œuvres culturelles, pourtant sa lecture peut se révéler un tant soit peu décevante eu égard à certains problèmes de rythme et de développement.
En effet si la mise en route fonctionne bien, le passage sur le bateau créant une aura de mystère et d'attente introduisant merveilleusement bien le récit à venir (que l'on connaît tous, dans les grandes formes du moins) ; l'arrivée sur l'île ainsi que les évènements en découlant sont nettement moins satisfaisants.
D'abord parce que le rythme ne s'accélère jamais réellement, ainsi même les phases de poursuites ne s'accompagnent pas de montée en tension et tout le récit reste plat. D'autant plus dommageable que comme on le soulignait l'histoire est déjà connue.
Certes il y a des éléments plus obscurs qui apparaissent comme des petites surprises tel le rapport divin qu'à Moreau avec ses créatures, sont statut de grand Créateur s'accompagnant de Lois énoncées telles celles données à Moïse dans la Bible. Mais tout ce qui aurait pu donner lieu à des digressions sortant de l'ordinaire, en tout cas à des développements plus poussés (on pense aussi à un surplus de dialogues entre Moreau et Prendrick) se limite au minimum et n'étoffe pas un récit finalement un peu pauvre.
Sans fulgurances dans l'écriture, sans fioritures dans un récit qui souffre d'un rythme désespérément plat, L'île du docteur Moreau n'a que son intrigue de base, toujours efficace, et quelques chouettes moments pour ne pas trop décevoir.