La nouvelle de James qui immortalisa une lecture possible du regard critique, et le sens des "quêtes
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le 3 mai 2012
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Le narrateur est journaliste. Chroniqueur. Et critique littéraire. Il est intelligent et pas mauvais du tout lorsqu’il s’agit d’analyser la prose des autres. Vereker est son auteur préféré. A l’occasion de la sortie du dernier livre de celui-ci, il publie un article fort élogieux qui, il l’espère fera plaisir à l’écrivain. Mais lorsqu’il le rencontre enfin, le grand homme qui ne reconnait pas le critique, assure devant lui qu’une fois de plus le journaliste est passé à côté de l’œuvre.
Notre narrateur est déçu. Et au moment où il ne s’y attendait pas, se trouve nez à nez avec l’homme de lettre. Celui-ci a appris qui il était. Il lui présente ses excuses pour l’avoir blessé bien involontairement et lui demande un entretien en particulier. L’auteur s’explique alors : toute son œuvre dissimule un secret, une pépite, un trésor. Un message, une idée directrice qui est toujours demeurée insoupçonnée. A chaque nouvelle parution, Vereker s’attend à lire enfin un article révélant le pot aux roses.
Notre journaliste est vivement intéressé. Mais quelle est cette ligne générale ? L’auteur refuse de vendre la mèche. Relisez-moi. Quand elle vous apparaîtra, vous vous rendrez compte qu’elle est aussi visible qu’un motif dans le tapis.
Dès lors, le critique littéraire cherche avec frénésie et se confie à son meilleur ami qui, lui aussi, se met en quête du trésor. Le narrateur a déjà baissé les bras quand, des mois plus tard Corvick l’appelle et lui affirme avoir trouvé. Il exulte, mais lui demande de patienter encore un peu : il veut d’abord parler à l’écrivain.
L’attente est insoutenable. Le narrateur menace de finir fou lorsque l’ami est tué accidentellement. Le secret tant convoité le fuira-t-il donc tout au long de sa vie ? Percera-t-il le mystère avant que sa raison ne lui échappe ?
La tension est soutenue tout au long de cette nouvelle passionnante. Tel le Raskolnikov de Dostoïevski, le narrateur est étouffé par son obsession. Courir après un secret qui ne cesse de se dérober le rend peu à peu fou. Le lecteur sent lui aussi la température monter, la goutte de sueur perler sur son front.
Superbe !
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Créée
le 16 juin 2015
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