Spécialiste des opérations militaires puis officier de police judiciaire, Florent Marotta se risque ici à imaginer un fait divers lié à la période agitée post-attentat du Bataclan (13 novembre 2015). La trame de ce roman policier ressemble à celle qu’utilise avec succès Joel Dicker. Deux parcours parallèles : celui d’un policier de la SRPJ basé à Bobigny enquêtant sur un homicide à Aulnay-sous-Bois, celui d’une mercenaire ( ex soldat de Carcassonne) au service des communautés kurdes et du peuple Yézidi en lutte contre Daech. Ces deux droites deviendront au fil de l’action des diagonales jusqu’au croisement final en Seine-Saint-Denis. L’auteur s’est parfaitement documenté sur les mœurs et exactions de Daech à Raqqa (Syrie),le zoo religieux où s’applique l’islamisme avec son carnaval vestimentaire, sa polygamie, son esclavagisme et traites des blanches, ses décapitations et meurtres par des combattants psychopathes envoutés par des imams frappadingues. Marotta apporte un éclairage impressionnant sur la transposition du modèle moyen-oriental dans les cités françaises notamment en Seine-Saint-Denis. L’augmentation du trafic de drogue avec ses dealers, ses tueurs à gages, ses guetteurs, constitue le meilleur des paravents pour la radicalisation ambiante. Les gouvernements successifs de la cinquième république dépassés et une justice française trop clémente avec ses courtes peines envers les délinquants n’ont pas suffisamment mesurés l’ampleur du phénomène. Marotta épingle au passage le parti de « La France Insoumise » à travers son leader Jean-Luc Mélenchon et même Adrien Quatennens en brossant le portrait d’Henri Boulichon (page 360 /361) - République insoumise et son conseiller « Un grand roux, les cheveux taillés à la serpe ». D’autres députés actuels issus de milieux populaires aussi ravagés se reconnaitront. Ce parti de l’outrance verbale considéré comme islamo-gauchiste , antisémite attire l’électorat idéal grâce à ces communautés musulmanes afin de fustiger la police et l’État français. Tout le déroulement de l’enquête : suspense, surveillance, attente, coups de théâtre pourraient servir de scénario pour une série ou un film portés à l’écran. Marotta sait égratigner la texture paisible des instances républicaines masquant la folie dangereuse folie d’une partie de la population française jusqu’au moment où la France silencieuse perdra pied définitivement. Marotta très habile.