... à l'incurable mélancolie? Ce qui est sûr, c'est que la lecture de cet énorme roman est une longue croisière tantôt paisible, tantôt furieuse et incontrôlable. Car si l'intrigue de l'Infinie Comédie pourrait tenir sur 50 pages, l'incroyable complexité de la société et ses protagonistes imaginés par l'auteur est carrément vertigineuse. 1490 pages de trouvailles narratives, de passages d'un burlesque à pleurer de rire et de méditations oscillant entre philosophie de comptoir et idées franchement alambiquées gravitant autour des questions existentielles les plus enfantines. Car tous les personnages principaux du livre ressentent "ça": "La perception du mal radical et absolu non comme attribut mais essence même de l'existence consciente" qu'ils tentent de réfréner avec la consommation de drogues, le sport de haut niveau ou les programmes de développement personnel en 12 étapes. Cette Infinie Comédie est peut-être avant tout un livre sur le mal être, une œuvre aux innombrables ramifications qui pose des questions simples et universelles et devient ainsi totalement accessible et élémentaire.
Ce pavé cultissime outre-atlantique est incontestablement une œuvre à part vraiment drôle, éloquente et entraînante qui mérite bien le petit effort nécessaire pour entrer dans l'univers de son génial auteur!