J'aurai mis quasiment un mois pour lire L'Invitée, ça aura été un peu laborieux pour moi... L'Invitée est un roman psychologique dans le Paris d'avant-guerre, je pense que j'accroche peu au microcosme bourgeois et intellectuel parisien qu'affectionne Simone de Beauvoir. Comment ne pas reconnaître Simone de Beauvoir dans le personnage de Françoise, qui accueille dans son couple une jeune provinciale qui suscite chez elle une fascination ? On suit donc ce ménage à trois, dans l'harmonie d'une vie à trois comme dans les affres de la jalousie.
C'est un peu "comment rater son trouple en 10 chapitres" ! Dès le départ les bases sont sordides : manipulation d'une jeune provinciale, ils essayent de projeter sur elle leur grand fantasme polyamoureux, elle est méchante et mesquine mais embarquée dans quelque chose qui la dépasse, tous sont pervers.
La relation est disséquée, notamment les atermoiement de Françoise, qui se dissout dans ce trio, et en vient à questionner ses désirs, son inconscient, ses envies profondes... Même si quelques passages sont particulièrement bien ciselés, j'ai beaucoup baillé en parcourant les chapitres de dialogues datés, de personnages ampoulés et de manipulations psychologiques qui m'ont laissés de marbre.
Le jeu de miroir entre Xavière et Françoise est habilement mené, on ressent une profonde pitié pour Françoise, personnage faillible et pathétique, et beaucoup de révolte et d'agacement pour ce trio catastrophique dès le départ...
Néanmoins les questionnements existentiels de Françoise touchent au coeur quand on connait son histoire personnelle avec Sartre, comment ne pas penser qu'elle décrit les pièges de leur choix de vie, et imagine aussi une forme de dénouement cathartique...