Mais non, nous ne sommes pas en 1942, ce n'est pas la France qui est occupée par les Schleus, mais la très-chère : la jeune femme mûre ezt en proie aux affres de la jalousie. Trouvé ce jour dans ma boîte à livres, car jamais je n'irais acheter un bouquin de cette femme. Le style est déroutant par des évocations crues du sexe de son amant (elle aime le c… Annie et les sucettes, elle le dit elle-même) plus jeune qu'elle (mais c'est chose courante, cela ne m'offusque pas du tout, la différence d'âge), et par quelques imprécations ordurières à l'égard de la concurrente. La doulce Ernaux en viendrait volontiers à la zigouiller ou lui jeter des sorts pour s'en débarrasser. Rôder sur les lieux, chercher le numéro de téléphone, elle appelle des personnes à l’adresse supposée de la concurrente, elle croit la reconnaître lors d’une conférence, assise en façe d’elle dans la salle, elle la cherche de partout, son esprit est envahi, « occupé », elle essaie tout pour s’en détacher, elle prend de l’imovane, elle se masturbe, elle souffre mille morts. La pauvre petite, comme c’est dur la vie. C'est plutôt amusant à lire, chacun s'y retrouve un peu pour qui a été un jour trompé ou délaissé ou plaqué. Le style, quand il n'est pas ordurier ou bêtement grivois en revanche est celui à l'évidence d'une prof agrégée de lettres modernes, qui fait un cours magistral à ses étudiants. On peut s'y ennuyer, le trouver froid, ou que sais-je ? - Non, les mots sont choisis avec exactitude et soin. Les phrases ne manquent pas d'intelligence ni de maîtrise, ni de lucidité et même d’humour. Je le dis avec franchise, c'est fort bien réfléchi et décrit. Ernaux cependant m'agace prodigieusement par sa conduite antisémite bien connue et ses exactions contre un confrère auteur dont elle a été à l'origine de sa ruine. Et pour ses positions melenchonistes et surtout ses propos anti flics. Pour ces raisons elle ne fait pas partie de mes auteurs qui ont le droit de siéger sur les étagères de ma bibliothèque, car pour moi l'auteur et l'oeuvre sont inséparables et un véritable auteur doit respecter la République française et ses représentants qui mettent leur vie en danger pour nous protéger.