J'avais lu Kundera il y a de très nombreuses années et il faisait partie de mes auteurs contemporains préférés.
Sa mort m'a profondément touchée, mais elle a eu peu d'écho en France et même chez certains aficionados qui hantent les plates formes littéraires..Me revient en mémoire le dernier livre que j'ai lu de lui, á savoir le Rideau, ses passages pleins de pertinence et de bon sens, dans lequel il pose la question du roman, qu'est ce donc, quels sont les différents genres, les styles, pourquoi ne l'enseigne t on pas assez dans les lycées, les facs et même dans la vie de tous les jours ? On y apprendrait qui étaient Kafka, Cervantes, Flaubert, Camus et tant d'autres, qui sont allés au fond des choses pour en tirer la substantifique moelle.Car un jour il faudra déchirer le rideau qui fait écran à toute entreprise « Car c'est en déchirant le rideau de la préinterprétation que Cervantès a mis en route cet art nouveau ; son geste destructeur se reflète, se prolonge dans chaque roman, digne de ce nom ; c'est le signe d'identité de l'art du roman ».Même si Kundera écrit que la vie est ailleurs, tout romancier bien ancré dans le hic et nunc traverse toutes les époques et les épreuves. Il en est de même pour chaque oeuvre d'art vouée à l'oubli tôt ou tard même si son but princeps était fait pour côtoyer l'immortalité ou l'éternité.La musique au cours des siècles à voulu s'éloigner des anciens canons et modes harmoniques en voulant faire du nouveau et il y eut ainsi une Histoire de la Musique. Il faut ainsi pour Kundera que cette Histoire miraculeuse se perpétue. Et les derniers mots de son roman sont tels « Car l'histoire de l'art est périssable, le babillage de l'art est éternel ».