Je ne suis pas d'accord du tout avec une grande majorité d'avis ici et ailleurs. Si l'histoire est sympa (mais classique, et linéaire), il manque le talent d'écriture. Il y a un côté très laborieux dans ce bouquin, une recherche de style pas gagnée... Une moyenne de 7 ou 8 adverbes par page avec des pics à plus de 20, rendent le style lourd et répétitif. D'ailleurs les répétitions sont très nombreuses, y compris des mêmes adverbes dans une page, mais pas que. Répétition d'idées, de tournures de phrases... J'ai trouvé ça difficile à lire. J'ai eu du mal à finir ce livre (ce que j'ai fait en diagonale. Forcément (mdrrrr !).


M. Cerutti devrait lire "écriture, mémoires d'un métier" de S. King, (et ses correcteurs avec lui), qui donne quelques excellents conseils. Même s'il n'en apprenait qu'un seul, que l'adverbe c'est la mort du style, et on aurait déjà gagné un énorme bon point !
Comparer ce livre à du Jaworski en 4ème de couverture, c'est juste incroyable.


Je cite Alfaric : « Niveau plume et style, c'est vraiment pas mal du tout : on est carrément au-dessus du « tout venant » fantasy ! du survirgulage dans la scansion, rien de bien méchant, mais cela pourrait faire tiquer à la longue surtout avec des récits plus fournis en nombre de pages, mais si cela m'a gêné ici un chouia c'est peut-être aussi à cause d'une mise en page peu aérée avec un police d'écriture plutôt petite… L'ouvrage aurait été encore plus agréable sans cela. »


Mais non ! le vrai problème, c'est que s'il y avait moins de lourdeurs dans les phrases, de répétitions de concepts, et de trucs inutiles (quel besoin de « d'après mes renseignements » pour savoir qu'un prince chevalier notoire va participer à un tournoi important, je m'interroge encore sur ce besoin de circonlocutions…), on n'aurait pas cette impression de… lourdeur !
Il faut que je vous la cite cette phrase la voilà : "D’après mes renseignements, le Prince Noir est censé, lui aussi, participer au tournoi de la Saint-Rémi, et il est hautement probable qu’il soit présent à Troyes au moment même où j’écris ces lignes." Tout ça pour une info que tout le monde connait. Gné ?


Ahahaha ! Oui, j'ai peiné à le finir et sur certaines pages, juste envie de le balancer contre le mur. C'est dommage parce que je n'ai rien contre les personnages, même pas contre le bâtard, contrairement à ma fille, qui a trouvé ce bouquin insupportablement misogyne. Mais moi, c'est le style qui me sort par les yeux.


Alfaric toujours « On sent ainsi une parenté avec notre Pierre Pevel national, dans le trope uchronique, dans le trope arcanepunk aussi, mais d'abord et surtout dans le mélange roman d'espionnage / roman de cape et d'épée. On alterne joliment scènes d'intrigues et scènes d'action à parts égales avec tous les classiques des deux genres : banquets et tournois certes (tous très réussis d'ailleurs), mais aussi enlèvements, assassinats, chantages, extorsions, infiltrations, exfiltrations, opérations commandos… Et à mon humble avis Fabien Cerutti est encore plus agréable et encore plus intéressant que son illustre aîné. »


Là je dis NON ! non et non ! Pas « joliment ». Certainement pas. Les scènes de tournois sont répétitives à mort, presque copié-collées, avec des adverbes en veux-tu en voilà, des « valdingue » et de « je vois noir » à la pelle. Les autres scènes qui reviennent (avec des filles trop faciles) aussi.


Sans parler des phrases ineptes, « nonsense » ! Comme celle-là : Page 65 « Je l'entendais courir. Je l'entendais se rapprocher. Il crissait, bavait de rage (comment il peut voir ça alors qu'il court devant pour s'enfuir ???) et grognait. Alors j'ai volontairement percuté un arbre et j'ai fait demi-tour, pour lui faire face. (Hein ? Désolée, mais ça, c'est juste mal écrit. Epicétou ! Mais où sont passés les correcteurs ???) ».


NON DIS-JE, je m'insurge contre des comparaisons « aux aînés » qui n'ont pas lieu d'être. Il y a de l'idée, un fond très sympa, le mélange historique/fantasy assez réussi. ! MAIS M. Cerutti a besoin de beaucoup, beaucoup travailler son style avant de leur arriver ne serait-ce qu'à la cheville, à ses aînés.


L'amusant de la chose, c'est que j'ai retrouvé dans presque tous les avis enthousiastes l'accumulation d'adverbes qui m'a débectée dans ce roman. Parce que c'est une maladie contagieuse, l'adverbe, hélas. L'adverbe alourdit, l'adverbe étouffe. Les adverbes ça devrait être comme le beurre dans les gâteaux : en mettre un peu pour rendre onctueux… Quand il y en a trop, c'est l'écoeurement assuré. Bah là, j'ai la gerbe. La suite, ça ne sera pas pour moi, je ne connaîtrai jamais la fin des aventures du bâtard, et les adverbes qui l'accompagnent sans doute par 13 à la douzaine peuvent aller au diable avec lui.
Améliorez votre style, (allégez-le, surtout) M. Cerutti, et un jour peut-être je prendrai plaisir à lire un livre de vous. Vous en êtes capable, il y a quelques très bons passages dans votre livre. Mais bien trop rares à mon goût, étouffés sous trop de fioritures soit-disant stylistique inutiles... et qu'on ne vienne pas me dire que c'est voulu. Dans Jaworski, dans Pevel, les itérations ont un but, un sens. Ici, c'est juste un tic d'écriture qui n'a pas été corrigé. Après si un tel livre est encensé, et que ça passe comme une lettre à la poste, ma foi, hein. Tant mieux pour l'auteur. Avec moi ça ne passe pas. Niet.


Du coup, cette petite phrase dans l'avis sur Elbakin : « le style d'écriture à la première personne est volontairement direct et épuré. Il va à l'essentiel sans s'embarrasser de fioritures, » me fait doucettement rigoler ! Arf !


Et si, pour finir je vous ouvrais une page au hasard ?
Allez, paf. P. 229 : durement. Bien. Discrètement. Exactement. Précisément. Parfaitement. Brutalement. Aussi. Assez. Sèchement. Loin. Presque. Beaucoup plus. Plus, plus, plus. Sagement. (et je ne suis pas sûre de les avoir tous vus, j'en trouve à chaque fois que je re-regarde. Certains sont nécessaires, mais la plupart inutiles.)
Jackpot ! J'ai aucun mérite… Et ce livre beaucoup de défauts dont il n'est pas assez question dans l'ensemble des avis qui ont précédé le mien… non mais…

Créée

le 23 déc. 2017

Critique lue 700 fois

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Valerie Tatooa

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