Emmenez-moi au cimetière des livres oubliés !
Monsieur Sempere, un libraire, veuf, aimant son fils Daniel de la manière la plus douce et la plus touchante qui soit, décide un jour de l’emmener dans un endroit secret.
Le cimetière des livres oubliés. Un endroit gardé par un vieil homme pas très avenant dont les invités sont minutieusement choisis.
Il s’agit pour Daniel d’adopter un livre parmi les immenses piles poussiéreuses qui se trouvent à cet endroit et dont plus personne n’en veut. Après avoir exploré le cimetière des livres oubliés à travers ses yeux d’enfant ébahis, il se sent mystérieusement attiré par un bouquin. C’est ‘L’ombre du vent’ d’un certain Julián Carax qui l’a finalement choisi.
Encore émerveillé par cette visite, Daniel décide d’entamer son livre une fois rentré. Il est tellement subjugué qu’il ne peut en décrocher qu’une fois fini.
S’en suivent alors des questionnements sur l’auteur. Qui est-il ? D’où lui est venue cette inspiration ? Est-il encore vivant ? Et, l’élément le plus troublant ; comment expliquer les similarités entre ce livre et la vie de Daniel ?
Seules quelques rares personnes lui fournissent des bribes de l’histoire de Carax, que Daniel tente d’assembler afin de lever enfin le voile sur cet auteur méconnu du grand public, mais dont l’histoire est si fascinante qu’elle devient une véritable obsession.
Au fil des années, Daniel s’attache à Fermín Romero de Torres, un personnage atypique, qui l’aide dans ses recherches, et le défend contre « les forces du mal », les ennemis de Julián Carax.
Un roman qui s’apprécie de bout en bout, ponctué par des passages parfois amusants, parfois touchants, mais toujours palpitants. Le lecteur ne peut rester de marbre devant la sincérité des personnages, devant les manifestations d’amour, les amitiés qui se font et se défont au fil des pages, ou l’acharnement malsain de l’inspecteur Fumero.
A noter aussi la magnifique description (pourtant concise) du fameux cimetière, vu à travers les yeux d’un être innocent, émerveillé et passionné par les livres. L’endroit est si habilement présenté qu’on s’y croirait. On s’imagine facilement en train de se perdre dans le labyrinthe de cette bibliothèque secrète, d’admirer les immenses étagères, de choisir un livre au hasard, le dépoussiérer, en lire le titre, voire quelques passages en quête d’un coup de cœur.