L'Ombre maléfique par volklore
"A Game of Thrones" était au final une sorte de fin de partie après quoi les cartes sont redistribuées créant ainsi une situation totalement nouvelle. En effet la grande majorité des protagonistes du premier tome se retrouvent dans des situations totalement différentes du premier opus, parfois plus hostiles, parfois moins et ne s'en découvre que mieux. Avec ces nouvelles situations, R.R Martin complexifie encore plus ses personnages : certains un peu moins intéressants que d'autres au départ se trouvent avoir un tout autre visage mis en situation difficile.
Ainsi la candide Sansa Stark, peut être le personnage le plus statique du premier tome, voit voler en éclat ses rêves sur la chevalerie et développe une étrange relation avec Sandor Clegane - dit le limier - le bouclier lige de Jeoffrey Bratheon, cruel et défiguré. Ainsi Daenerys Targaryen, anciennement soumise à son frère puis à son époux, se dévoile une dirigeante autoritaire et bienveillante. Ainsi Bran Stark, autrefois pétillant et plein de vie avant son accident qui lui a valu le sobriquet du "rompu" s'enferme dans une sorte de naïveté colérique. Seul, peut-être, Tyrion Lannister, le lutin, reste égal à lui même, étant cependant le personnage le moins compréhensible du premier livre.
De nouveau points de vue font leur apparition : Davos Mervault du côté de Stannis baratheon, et Theon Greyjoy du côté des îles de fer. L'auteur continue donc à fournir à son lecteur cette quasi-omniscience si géniale mais si cruelle puisque l'on s'attache à tous les personnages et fournit un second tome encore plus riche en rebondissements et encore plus intense au niveau de l'intrigue. A l'aide de son style ampoulé absolument enivrant, Georges R.R Martin écrit des dialogues absolument savoureux qu'ils soient teintés d'humour ou non.
Ce n'était pas évident de recommencer, de complexifier encore des personnages que l'on avait déjà suivis pendant plus de 1000 pages, de relancer sans cesse l'intérêt en les prenant d'un chapitre à l'autre dans des situations extrêmement différentes, de ne pas lâcher les personnages secondaires et d'en faire de véritables acteurs de l'histoire, aussi complexes et intéressants que ceux dont le lecteur prend le point de vue. Le cycle du Trône de Fer continue avec ses morts inutiles mais fatales, ses paix brisées à cause de l'ambition, ses honneurs bafoués et ses d'amour déchirés.
C'est simple, "A Clash of Kings" est encore plus réussi que A Game of Thrones. On s'y plonge facilement sans jamais refaire surface.
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