Quel beau titre où tout est dit.

Nous sommes dans un futur proche, il pleut sans discontinuer, une pluie

diluvienne qui rejoint le désespoir et les larmes du narrateur, Paul.

Point de départ de ce roman tragi-comique, notre Paul "tue" son père de deux balles dans le crâne alors que son géniteur est décédé deux semaines plus tôt,

un faux parricide !?

Un drôle de drame où on retrouve le style de J.P.Dubois, imprévisible, un

labyrinthe, des mots incongrus ( aristarque ou ergastule ), une atmosphère lumineuse grâce à son humour décalé.

Mais où va-t-il chercher tout ça !!??

Revenons à Paul, à son geste insensé qui semble inutile.

Son acte est néanmoins condamnable pour la justice, tuer un homme mort

mérite une sanction.

On lui impose des séances chez un psychiatre pendant un an, une fois par mois.

Et c'est au fil de cette introspection douloureuse que Paul va malgré lui revivre son passé infernal et nous raconter son histoire.

Homme solitaire, il vit à Toulouse et est fabricant de housses mortuaires

(seul J.P.D. peut inventer une telle idée).

Lors de l'accouchement, sa mère et son frère jumeau décèdent.

Son père, absent, une pourriture, un escroc, prend plaisir à cacher la vérité.

Mais Paul sait, il vit depuis plus de 50 ans avec le fantôme de son jumeau jeté dans les déchets des hôpitaux .

Il est inconsolable.

Obligé par sa thérapie de se rappeler une souffrance presque utérine, d'évoquer son ordure de géniteur et sa culpabilité de survivant.

Face au psy, autre personnage atypique, il ne regrette rien de son geste, aucun pardon, ni explications possibles.

On l'accuse d'un crime qu'il n'a pas commis.

Eternel orphelin, il pleure comme il pleut et semble ne pouvoir jamais s'en sortir dans ce romanesque noir.

La fin du roman est magnifique.

Un lieu, un bout de terre, l'océan, un chien compagnon, l'eau et la nage pour aller peut-être vers l'inaccessible étoile.

Merci à J.P.Dubois pour toujours être à hauteur d'homme, pour son élégance et son ironie douce-amère.





bonnie1960
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le 31 mars 2024

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