C’est un très bon thriller, mais j’en sors mitigée. L’écriture est efficace (bien plus que dans pas mal de ses autres ouvrages), l’histoire est prenante et j’ai dévoré les 400 premières pages. Si mon intérêt a hélas baissé pour la deuxième moitié du roman, mon rythme de lecture s’est relativement maintenu malgré tout. Néanmoins, voici les points qui m’ont dérangée :c’est « trop »bien écrit, et de fait assez froid. On ne reconnaît pas la patte de S. King. Je crois finalement que je le préfère plus bordélique, lorsqu’il écrit avec une touche plus conteur que romancier. Cela m’a beaucoup dérangée qu’il place son intrigue en Oklahoma plutôt qu’en Nouvelle-Angleterre (ce qui m’a rassurée, c’est que j’ai pu constater que c’était aussi le cas pour d’autres personnes sur sens critique). Je n’ai pas compris pourquoi, j’ai eu l’impression qu’il parlait de terres qui lui étaient inconnues, et à nouveau, le côté transmission du conteur m’a manqué. J’ai eu l’impression que le surnaturel tombait comme un cheveu sur la soupe et je crois que compte-tenu de la première moitié du livre j’aurais aimé qqch de plus concret. D’ailleurs, la résolution m’a parue un peu trop facileFinalement, tout ce que j’ai pu reprocher à King lorsque j’étais plus jeune (une écriture pas toujours très fluide, trop de surnaturel, toujours les mêmes lieux), je réalise grâce à l’Outsider que c’est exactement ce qui fait le charme de ses livres et donne envie de les lire encore et encore. Il arrive à nous enfermer dans une bulle très particulière, comme s’il nous racontait au coin du feu des légendes de sa région transmise par sa nourrice. C’est organique, c’est puissant, on voit l’étau se refermer sur ses personnages. Ici, rien de tout cela mais, je le répète, un sympathique thriller (mais où le surnaturel fait vraiment tache, du coup).