En commençant ce livre, je pensais qu'Adler Olsen nous avait offert un roman sur la seconde guerre mondiale. Je m'apprêtais donc à lire une histoire plutôt dure.
J'ai été très surprise par le ton de l'histoire et, surtout, par son rôle.
La plume d'Adler Olsen reste la même, sublime et envoûtante. Il m'a, là encore, fait découvrir des personnages puissants, dans toutes les couleurs de l'âme et de l'esprit humain, allant de la personne la plus humaine à celle qui se rapproche de la bestialité. Ou qui s'y jette complètement.
Le cadre de la guerre est très bien trouvé. Le livre, très dur, est essentiellement une histoire de survie, d'amitié et de choix. Menant à des trahisons parfois, à des crimes, souvent. Le cadre de la guerre permet de mettre en scène un sujet assez commun - une amitié trahie - au sein d'une époque déjà dure. Les deux sujets viennent se mêler pendant toute la première partie du livre.
Le choix de l'écrire en deux partie... Est un très bon choix. On peut ainsi constater l'évolution - ou le statique - des deux héros. Que l'on va suivre tout au long du roman. Aucun des deux ne parvient plus que l'autre à oublier les horreurs vécues en territoire allemand, et encore moins à en guérir.
L'un le vit seulement mieux, de par ses choix, ses rencontres et son évolution personnelle.
La trahison en elle-même est très complexe à analyser. Je ne peux être en accord ni avec l'un, ni avec l'autre ami. Ils sont tous deux en territoire ennemi, doivent tenter de s'en sortir, de survivre, et vont devoir faire leurs propres choix.
En terme de survie, il y a deux possibilités : ou nous tentons d'aider les autres en risquant notre propre vie, ou nous décidons de nous sauver nous-mêmes avant tout. Le choix de Brian, qui, en fait, ne l'avait pas.
James, lui, est abîmé par les traitements nombreux et néfastes que lui infligent les simulateurs, ses bourreaux. Pendant trente ans, il vit dans l'horreur, dans le faux, dans le mensonge et la trahison. Mais aussi dans sa tête, prisonnier de lui-même, à cause des psychotropes.
Pour finir, j'ai trouvé que l'Unité Alphabet est un excellent roman, qui se lit bien et avec passion. J'ai vraiment apprécié ma lecture.
On ne peut pas forcément dire qu'il s'agit d'un "bon" moment, mais c'est en tout cas une belle histoire et aussi une belle leçon de vie.
Bien qu'ayant été, au début de ma lecture, un peu déçue de ne pas retrouver mes enquêteurs du département V, j'ai vite changé d'avis ! Je recommande cette lecture à tous ceux qui aiment les thrillers, mais aussi les romans historiques.