Il se rêvait potier, il est devenu employé chez Monsieur Bricolage. Tributaire d’une suite de mauvais conseils et d’une orientation malheureuse, le héros de La ballade du feu se retrouve subitement au chômage avec toute la panoplie de la tristitude et de la dépréciation qui va avec. Alors qu’il pense sa vie ratée, c’est sans compter l’intervention d’un chat qui possède la sagesse du dernier mot, d’une vétérinaire au grand cœur, d’un aigle qui s’amuse à faire le tour du monde, d’un frangin aussi débonnaire que pragmatique ou d’un sosie de Jésus. Après Le Dit du Mistral et Le temps des grêlons, Olivier Mak-Bouchard continue d’emprunter le décor du Luberon afin d’alimenter une œuvre au réalisme magique qui touche à la fois par sa modestie et son intelligence. Merveilleux conteur, doté d’un bon sens chaleureux qui tranche avec l’anxiété ambiante sans pour autant édulcorer la rudesse du quotidien, Mak Bouchard persiste à croquer des personnages colorés avec une infinie tendresse et à insuffler une forme de magie et de bonté toujours bienvenues. La ballade du feu est donc la démonstration qu’il est important d’être bien entouré, qu’il faut aspirer à toujours garder ses rêves et qu’il existe non pas une mais plusieurs secondes chances.