Introduction au cyberpunk positiviste
J’ai lu les premiers tomes des futurs mystères de Paris il y a plus d’une dizaine d’années, et en ai gardé un souvenir très attendri. Aussi quand j’ai vu que les 9 tomes étaient sortis en 2...
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le 4 août 2015
J’ai lu les premiers tomes des futurs mystères de Paris il y a plus d’une dizaine d’années, et en ai gardé un souvenir très attendri. Aussi quand j’ai vu que les 9 tomes étaient sortis en 2 intégrales permettant de se replonger dans l’œuvre sans se ruiner outre mesure, je me suis bien évidemment jeté dessus.
« La balle du néant », tome liminaire, pose les bases de l’univers dans lequel vont se dérouler les aventures de Temple sacré de l’aube Radieuse, détective privé affublé d’un borsalino vert fluo et du pouvoir de transparence, le second expliquant le premier : le personnage est en effet le descendant de deux membres de la troisième tribu, que l’on qualifie usuellement de millénaristes. Inutile de rentrer dans le détail, précisons simplement que la couleur de l’univers est à cheval entre le cyberpunk façon Shadowrun (un événement apportant une dose d’aberration dans la réalité consensuelle, la destruction des états et l’avènement des multinationales) et la science-fiction positiviste (l’humanité progresse).
Le tout est mâtiné d’un deuxième exode soixante-huitard façon Larzac et de musique. Beaucoup de musique. Du rock psychédélique en particulier, mais pas seulement. La communauté millénariste décrite par le narrateur principal, Tem(ple sacré de l’aube Radieuse), ressemble à s’y méprendre à une communauté hippie, à une différence notable tout de même : leur séance de médiation fonctionne et il se fondent régulièrement dans un grand tout apaisant.
Notre héros ayant été élevé dans ce contexte mais ayant décidé de découvrir Paris et sa foule, Roland Wagner nous place facilement dans ses pompes (même si elles sont régulièrement en croco jaune fluo), et nous découvrons avec lui les particularités de l’an de grâce 2063 en île-de-France.
Par petites touches, il nous apporte des éléments sur le monde dans lequel Tem se ballade : intelligences artificielles, Technotrans (mégacorporations ayant remplacé les états dans de nombreuses parties de la planète), tribus (chaque individu ou presque s’affilie volontairement à une tribu représentant au mieux sa philosophie ou ses centres d’intérêts : acidulés, ternaires, anonymes…), Europe et psychosphère.
Psychosphère surtout puisque l’intrigue de ce premier tome tourne autour de celle-ci. Tem nous la décrit comme une dimension regroupant les fantasmes de l’humanité qui entre parfois en collision avec la réalité consensuelle. Et tout le cycle tournera d’ailleurs autour de cette psychosphère, de la grande terreur ayant eu lieu 50 ans plus tôt et des succédanés rencontrés durant les enquêtes de notre détective.
L’intrigue présente un intérêt limité dans ce premier tome, mais la découverte de cet univers donne irrémédiablement envie de lire le tome suivant, ce que je ne vais pas me priver de faire.
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Créée
le 4 août 2015
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