Le jour où le docteur Dasein décide de venir étudier cette enclave à part entière qu’est Santaroga,son esprit d’observateur déjà rempli de réserves déchante vite.En effet,le médecin cartésien perd ses certitudes au contact d’habitants dont les comportements sont dépendants d’une substance psychédélique et addictive (le Jaspé) présente dans les aliments et la boisson.Franck Herbert,dans une installation dramatique retorse et déconcertante,à ce talent de remuer le lecteur qui interroge le principe de réalité (en même temps que Gilbert Dasein).Santaroga est à la fois inquiétante,laisse perplexe tout en interrogeant sur le regard extérieur posé sur elle.C’est là que le puzzle se fait vertige et que les ultimes moments de l’histoire entretiennent un doute sur le bien fondé de l’enquête autour de Santaroga.Ne sachant plus qui est du bon côté de la barrière (pour reprendre en clin d’oeil une partie du titre de l’oeuvre),la position finale du Docteur Dasein ressemble plus à une soumission anxieuse qu’à un véritable choix.Ce qui fait froid dans le dos.La barrière Santaroga peut plaire à un lectorat ne craignant donc pas d’être désarçonné mais en rebutera un autre cherchant des réponses à une intrigue qui n’en a pas.