Sur 280 pages, Sharon Stone raconte sa vie, sa carrière, et son nouveau départ après l'hémorragie cérébrale qui a failli l'emporter en Septembre 2001.
L'actrice m'intéresse beaucoup, je me suis jeté le jour J sur la lecture de ses mémoires, et après cette lecture, il en résulte une énorme déception. Car pour les amateurs de ses multiples rôles, aussi bien Stardust memories,Total Recall que Basic Instinct, Mort ou Vif ainsi que Casino... ce sont les seuls films qu'elle évoquera, et je dis bien évoquer ! Elle revient bien entendu sur son accrochage avec Paul Verhoeven concernant la fameuse scène de l'interrogatoire ou elle lui a donné une baffe non pas parce qu'elle ne portait pas de culotte à ce moment-là, mais parce qu'au moment de la projection de rushes dans un cinéma, il y a avait de très nombreux spectateurs présents, comme des avocats ou attachés de presse. Des tas de films sont absents, comme son très beau rôle dans Broken Flowers, de Jim Jarmusch, mais aussi des navets tels que Catwoman, Basic Instinct 2, et pas mal d'autres...
D'une certaine façon, je dirais que ce livre concerne plus le bien-être que de véritables mémoires, une manière de se sentir bien après les multiples épreuves qu'elle a vécues. Et dans ce registre-là, la vie ne l'a pas épargnée ; attouchements, son Q.I. très élevé qui va la marginaliser aux yeux des autres, père violent, mère absente, une tumeur aux deux seins, la perte de la garde de son fils, les trois fausses couches qui vont pousser à l'adoption de trois enfants, et ce moment assez grave où, peu après les attentats du 11 Septembre 2001, elle subit cette hémorragie cérébrale qui va lui laisser d'importantes séquelles physiques et morales. En fait, je crois que j'ai plus appris sur ce mal-là que sur le reste. Car il y a aussi une grosse partie du livre qui est dédiée à son engagement humanitaire, comme son rôle d'ambassadrice de l'amfAR. D'ailleurs, sa vocation dans le fait d'aider les autres viendra surtout du tournage au Zimbabwe d'Allan Quaterman, où la vision de personnes atteintes du Sida va la pousser dans cette noble cause.
Mais pour quelqu'un qui se définit comme actrice, qui joue dans des films depuis 1980, qu'est-ce que c'est frustrant de ne pas la voir parler de cinéma ! Certes, on voit que c'est une femme intelligente, douée, mais quelle déception... J'ai l'impression que le livre, des MÉMOIRES, passe complètement à côté de son sujet. Car n'oublions pas que dans les années 1990, Sharon Stone était une superstar, qui pouvait lancer à elle seule des projets (comme Mort ou vif), et c'est comme si là, elle voulait faire passer ça au second plan.