J'étais curieuse de découvrir le conte à l'origine d'un des plus grands succès auprès des enfants, et berceau d'un couple mythique réuni malgré ses différences.
J'ai d'abord découvert que le titre "La Belle et la Bête" ne faisait pas qu'associer deux êtres mais recelait aussi deux histoires, d'abord celle de la Belle puis celle de la Bête, narrées l'une après l'autre dans un ordre antichronologique. Celle de la Belle présente pour moi le plus d'intérêt, conforme aussi à ce que je connaissais du conte adapté par Disney dans mon adolescence. La seconde est plus au moins une explication longuette des raisons par lesquelles un prince a été changé en monstre par une fée vindicative.
Le verbe du XVIIème siècle semble un peu pesant aujourd'hui, ampoulé. Normal, logique mais au final, la beauté originelle de la langue semble se faner, comme une rose dont les pétales tombent irrévocablement avec le temps.
Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'atmosphère magique de ce conte (je ne vais pas vous le raconter) et la touche très fantasy avant l'heure avec pas mal d'anthropomorphisme.
Ce que j'ai le moins apprécié, c'est le fait qu'une happy end ne semble possible que parce qu'après avoir été séduits malgré leurs différences, les amants sont à nouveau moulés dans un même moule comme si, définitivement, la beauté ne pouvait s'associer à la laideur et vivre en harmonie. Enfin, c'est de la littérature et un conte, ne soyons pas tentés d'y voir de la réalité... de peur de constater que nous vivons dans une société aux codes fantasmés.