La Cabane de l'aiguilleur par Nanash
La Cabane de l'Aiguilleur décrit deux êtres extra-terrestres qui sont séparés sur Terre, leur but est de redevenir un et de quitter leur forme humaine temporaire. Dans les Etats-Unis du Krach de 1928, Anna, la part féminine du duo devra recourir à l'aide de Travis et Nancy deux ados en marge de la petite société du midwest. Tandis que l'Os la part masculine et monstrueuse vagabonde sur les chemins de fer. Leur objectif est flou et comme d'habitude avec Robert Charles Wilson, ce n'est pas un problème, car l'évènement extérieur n'est là que pour étudier la réaction de la société.
La construction du livre alterne entre la vie dans la ville et les interludes qui ponctuent les passages du temps. Les interludes mettent en lumière la vie de l'Os. Pour un roman court Robert Charles Wilson arrive à donner une identité et un rythme intéressant. Bien qu'il s'agisse d'un roman de "jeunesse", on sent déjà poindre le style de l'auteur. Les relations entre les héros sont très construites et la mélancolie est omniprésente, deux caractéristiques très fortes des autres livres que j'ai lu du même auteur.
Je n'ai en revanche pas souvenir que dans Spin ou les Chronolithes, la critique politique de la société soit si visible. L'Amérique puritaine et obscurantiste en prend pour son grade. La peur de l'étranger, du différent, fait se regrouper les marginaux entre eux, humains et non-humains. Après réflexion j'aimerai retrouver ses accents militants dans les productions actuelles de Wilson.
En passant, si une adaptation cinématographique se fait, s'il vous plait prenez John Goodman pour Creath Burack, celui de O'Brother, il a personnifié l'oncle dès sa première description.
Moins abouti que la suite de sa produciton, mais intéressant dans le parcours de l'auteur, 7/10.