On the road again

Dans ma lecture de l’intégralité de l’œuvre d’Arto Paasilinna, c’est au tour de La cavale du géomètre de me ravir. Nous sommes dans une forme de texte qu’affectionne particulièrement cet auteur, le road trip. Typiquement c’est l’histoire de Taavetti Rytkönen qui, presque septuagénaire, hèle un taxi conduit par Seppo Sorjonen et laisse à ce dernier le choix de la destination.

Taavetti commence à souffrir de démence sénile et, s’il oublie les souvenirs récents, vit dans ses souvenirs de la guerre, alors qu’il était dans un régiment de blindés. Après la guerre, il fut maître géomètre, de ceux qui définir la frontière entre la Finlande et la Russie soviétique. C’est le drame de ce mal qui ronge les familles des personnes atteintes qui est mis en avant ici, mais avec l’humour, parfois grinçant, de l’auteur.

Seppo, lui, n’est taxi que depuis un an et déjà ce métier le lasse. La proposition de partir l’enchante. Il se prend peu à peu d’affection et se sent responsable du vieil homme. Il a cependant une fiancée qui l’attend et qui doit subir une lourde intervention chirurgicale. Il va sans cesse balancer entre ces deux engagements. Peuplé de personnages pittoresques et d’aventures abracadabrantes, ce roman est un agréable divertissement.

Le sujet aurait pu être grave, mais c’est toujours par le côté optimiste qu’il est amené. Comme toujours, quand il est question de road trip, nous voyons bien ici que ce n’est pas tant le point de départ ou la destination qui comptent, mais la route en elle-même. La vie doit être prise comme un chemin, souvent semé d’embûches, mais qu’on apprend avec le temps à enchanter. Une œuvre très touchante et attachante.