Une météorite en orbite autour de la Terre est repérée simultanément par deux astronomes amateurs. Une concurrence acharnée s'installe entre les deux pour s'attribuer la paternité de la découverte. Une situation qui ne s'arrangera pas quand on connaitra la nature du météore...
Jules Verne était un véritable bourreau de travail, et lorsqu'il nous a quitté en 1905, il laissa derrière lui pas moins de six romans en attente de publication. La chasse au météore est l'un d'eux. À la demande de l'éditeur Jules Hetzel, Michel Verne, le fils de l'écrivain termina les corrections et en profita pour y mettre sa patte personnelle. Michel Verne réécrivit les dialogues, rajouta des sous-intrigue, modifia des scènes... Soyons clair, ce fut un massacre !
Pour les plus curieux d'entre vous, les versions remaniées par Michel Verne peuvent être trouvées facilement sur le site de la Bibliothèque électronique du Québec.
Heureusement, les textes originaux de Jules Verne ont été retrouvés depuis, et ce sont ces derniers que Gallimard édite aujourd'hui. L'éditeur a fait le choix de toucher au minimum au matériau d'origine et les rares modifications (souvent limitées à l'ajout d un mot laissé blanc par l'auteur) sont signalées par des notes en bas de page. Ainsi le roman contient quelques erreurs de dates et de chiffres (signalés également) car Jules Verne ne s'était pas encore décidé sur certains détails. Mais ces désagréments sont mineurs et ne gênent pas la lecture.
Pour en revenir à l'histoire proprement dites, j'ai trouvé ce roman, bien que court, un peu longuet à démarrer. L'objet principal du récit, le météore, se fait voler la vedette par les préparatifs d'un mariage et du risque que ce dernier n'ait pas lieu à cause de la brouille entre les deux astronomes. Un faux suspens, pour tous ceux qui connaissent bien Jules Verne, qui parasite facilement un tiers de l'histoire. Cette dernière ne décollera vraiment que dans les cent dernières pages.
Enfin, je critique mais je pardonne à ce cher Jules (s'il me permet cette marque de familiarité) car force m'est de constater que, malgré ce départ poussif, la lecture fut un plaisir. Et sur le dernier tiers du roman, j'ai retrouvé le Jules Verne que j'aime, avec son esprit d'aventure et son humour bon enfant.
Quoiqu'il en soit, La Chasse au météore est un récit mineur dans la bibliographie de l'auteur. Une lecture plaisante, mais que je ne recommanderais qu'aux passionnés tels que moi.