Pauline Pucciano propose ici un superbe univers fantasy parfaitement crédible, bien pensé et bien structuré. Un univers tourné vers un passé imaginaire et non vers un futur dystopique.
Le lecteur pénètre avec curiosité dans la Cité d'Albâtre, divisée en deux par un cours d'eau majestueux, à l'instar de la belle Budapest ; et comme le Danube le fait pour la capitale hongroise, le Canal sépare également les habitants de la Cité d'Albâtre en deux catégories sociales : les patriciens sur la hauteur et la plèbe à ses pieds. Car les habitants de la Ville Basse, exploités et maintenus dans l'ignorance et la pauvreté, ne sont pas à la fête. le joug que fait peser sur eux l'élite de la Haute Ville, ainsi que les Guildes qui sont autant de puissants ministères, est lourd, et après des siècles d'oppression, il se pourrait bien que la révolte gronde enfin.
J'ai pris un grand plaisir à découvrir ce premier tome des aventures d'Elenor et de Keller, deux amants qui s'opposaient tellement en tout qu'il était fatal qu'ils s'assemblassent un jour.
Ce que je veux surtout déclarer, c'est que ce roman est vraiment très bien écrit. J'ai été surprise par le style de l'auteure à la fois très imagé, poétique, et sûr de lui, mature. Pauline Pucciano équilibre parfaitement les passages descriptifs et les instants d'action ; le rythme est vraiment bon. Pour être tout à fait honnête, j'ai pris plus de plaisir avec ce seul tome de la Cité d'Albâtre qu'avec l'intégrale de "La Passe-miroir" de Christelle Dabos.