Pas si mal...

J'avais détesté "Lune sanglante". Je trouvais qu'Ellroy se parodiait lui-même, avec des références faciles à Sam Peckinpah, une violence tournant à la compulsion dingue, et un personnage pas si attachant. L'émeute de Watts, avec son traumatisme fondateur, était un passage assez répugnant.

Bon, j'ai sauté le 2e volet et suis allé directement à la fin avec "La colline aux suicidés". Et c'est pas mal. ça a le charme d'un "Inspecteur Harry" qui se passerait à L. A., avec la verve d'Ellroy.

Lloyd Hopkins est vieux, et va bientôt se faire suspendre. Mais le chef actuel l'aime bien et l'utilise pour contrer un flic d'extrême-droite, Gaffaney. On suit en parallèle l'itinéraire de Duane Rice, un expert en vol de voitures qui sort de prison à la recherche de sa meuf, Vandy, une chanteuse toxico et punk qu'il voulait amener à la célébrité. Duane recrute deux mexicains, Bobby et Joe Garcia, pour faire deux casses au chantage. Les coups ne sont pas fameux, et un troisième braquage, que Duane utilise pour régler ses comptes avec un ancien gardien de prison, tourne à la tuerie de flic. Alerte rouge de niveau 1 à L. A.

Une intrigue plutôt lente et pas vraiment nerveuse, qui donne la part belle aux personnages, plutôt bien troussés, quoique pas non plus d'une profondeur psychologique abyssale. On profite de l'ambiance. C'est sympa de voir Hopkins apprendre le repentir, rechercher une forme de rédemption en essayant de protéger, à la fin, ce pauvre Joe Garcia. Toute la partie avec les flics d'extrême-droite fait penser à "Magnum force".

Tout cela pourra sembler assez cliché, et ça l'est. Mais on retrouve des personnages attachants, comme Dutch Peltz. Et parfois, il en faut peu pour être heureux.