Double dose de dédoublement. Fois deux.
Vous connaissez le principe des comédies théâtrales où une paire de jumeaux créent la confusion, où les quid pro quo vont bon train, entraînant moult erreurs sur la personne ou plutôt sur les personnes qui tout en étant une sont en fait deux?
Eh bien, imaginez le même type de comédie mais avec deux paires de jumeaux, vous avez la comédie des erreurs. Deux paires de jumeaux donc crée une zizanie mécanique sur fonds de commerce à Syracuse, d'accusation, de bazar domestique et de rapport entre puissants et laquais. Bref, une comédie "slapstick" en VO, flirtant avec la farce guignolesque tout en respectant la règle des trois unités (Shakespeare ne le fera que deux fois, dans sa production théâtrale...)
Pour autant que le maître de la scène anglaise s'amuse énormément avec les codes du genre en en dédoublant la mécanique, les procédés et les morceaux de bravoure, la pièce n'est pas à mon sens là où s'expose le génie de William. La maîtrise est claire, le texte est Shakespearien en diable, bourrée de calembours et autres jeux de mots mais la pièce laisse l'effet d'une œuvre écrite par un auteur pour son propre amusement. Le lecteur/ spectateur n'est pas tout à fait laissés pour compte. Mais le problème de thème du double dédoublé deux fois, c'est qu'on expose à la répétition qui n'est pas toujours comique quoiqu'on veuille bien en penser.
Pour ceux et celles qui souhaitent tomber en admiration profonde devant le dramaturge dont le nom seul évoque la totalité d'une langue, mieux vaut peut-être se tourner vers d'autres pièces.