A l’occasion de son soixantième anniversaire, un professeur de lettres se remémore ses jeunes années et évoque l’homme qui a déterminé son parcours en lui insufflant l’amour des études, du travail et de la littérature.

Roland avait pris un fort mauvais départ dans la vie. Ne voulant pas faire d’étude, il a toutefois dû obéir à son père – proviseur – et s’inscrire à l’Université de Berlin. Réfractaire, le jeune homme court les filles et ne se montre qu’occasionnellement dans les salles de classe. Une visite improvisée de son père le surprend en pleine action en compagnie d’une gourgandine : accablé de honte, Roland se jure de s’amender et d’étudier désormais avec le plus grand sérieux.

Mais dans une autre université. Car la ville de Berlin est bien trop tentatrice. A nouveau départ, nouvel établissement : il arrive bientôt dans une ville universitaire du centre de l’Allemagne (ville jamais nommée mais qui pourrait ressembler à Heidelberg). Son professeur de philologie, passionné par le personnage de Shakespeare, est pour lui une révélation. Le vieil homme devient rapidement son mentor…

Zweig aime décidément les êtres qui souffrent. La relation entre Roland et son professeur engendre des sentiments forts et contrastés. Le jeune homme aime passionnément son professeur. Il l’admire comme il admirerait un dieu de l’Olympe. Il le fréquente à l’université mais également dans sa vie privée, logeant dans une petite chambre juste au-dessus de son appartement, dînant à sa table. Roland pousse l’homme à reprendre la rédaction de son Grand-Œuvre sur le célèbre dramaturge anglais, abandonné depuis des années. Peu à peu, le destin du maître et celui de l’élève s’entremêle et se complexifie. Le vieil homme attire à lui et repousse tour à tour son disciple.

Zweig, à son habitude, exacerbe les sentiments de ses personnages. Ils sont tourmentés, bouleversés. Se posent de nombreuses questions sur l’autre. Enormément de douleur, de détresse et d’incompréhension dans le cœur de Roland qui peine à cerner son professeur. De la souffrance à en perdre la raison.

Magnifique, une nouvelle fois !
BibliOrnitho
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le 25 août 2014

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