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Ton Zweig.
C'était ton Zweig préféré. Celui que tu ne pourras plus lire. Tu ne m'as jamais su m'expliquer, pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre, tu m'as juste fait lire chacun de ses livres, les uns après les...
le 15 août 2015
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L'infusion des condiments
On peut juger un roman sur ses qualités intrinsèques, et celles de "La Confusion des Sentiments" sont remarquables : la plume est élégante et pleine de poésie, l'écriture rythmée comme les battements du coeur du narrateur, et les affres sentimentaux d'un jeune homme scrutés et retranscrits avec une précision chirurgicale.
On peut aussi juger un roman sur son propos : en 1926, Zweig se penche sur l'amour douloureux, honteux, inassouvi de deux hommes que la morale et le regard des autres écartent l'un de l'autre. Sur le dégoût qu'induit chez soi et chez les autres cette sexualité différente, incomprise, méprisée.
Dix ans plus tard, l'Allemagne Nazie rafle les homosexuels.
Quarante ans plus tard, l'OMS considère toujours l'homosexualité comme une maladie mentale.
A l'heure où la provocation vend à tour de bras sans plus jamais s'interroger sur son objet, il faut lire ce fulgurant récit et le remettre dans la perspective des années 20 qui l'ont vu naitre pour comprendre et sentir ce qu'est le vrai courage, et la vraie nécessité de l'écrivain.
La sensibilité, "l'intelligence du coeur" de Zweig avait probablement un siècle d'avance sur son époque. Elle lui a couté la vie, mais elle nous laisse en héritage des bribes d'humanité qu'il serait de bon ton d'estimer à leur juste poids.
HEIN, CHRISTINE BOUTIN.
On peut aussi juger un roman sur son propos : en 1926, Zweig se penche sur l'amour douloureux, honteux, inassouvi de deux hommes que la morale et le regard des autres écartent l'un de l'autre. Sur le dégoût qu'induit chez soi et chez les autres cette sexualité différente, incomprise, méprisée.
Dix ans plus tard, l'Allemagne Nazie rafle les homosexuels.
Quarante ans plus tard, l'OMS considère toujours l'homosexualité comme une maladie mentale.
A l'heure où la provocation vend à tour de bras sans plus jamais s'interroger sur son objet, il faut lire ce fulgurant récit et le remettre dans la perspective des années 20 qui l'ont vu naitre pour comprendre et sentir ce qu'est le vrai courage, et la vraie nécessité de l'écrivain.
La sensibilité, "l'intelligence du coeur" de Zweig avait probablement un siècle d'avance sur son époque. Elle lui a couté la vie, mais elle nous laisse en héritage des bribes d'humanité qu'il serait de bon ton d'estimer à leur juste poids.
HEIN, CHRISTINE BOUTIN.
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le 2 août 2010
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