Rougon-Macquart #4 - Le premier thriller

Tel un marionnettiste, Eugène Rougon, qui n'est pourtant pas protagoniste de l'histoire, envoie de Paris un homme de confiance à Plassans (aka Aix-en-Provence) pour avoir la main-mise sur la ville.

Cet homme de confiance va s'avérer lui-même un autre marionnettiste. Un homme d'église. On commence à comprendre ce qu'Emilie pense de cette catégorie. Peu de bien.

On est chez Emile, donc, les choses prennent le temps de s'installer. Et en même temps, ce nouvel opus passe un peu moins de temps que d'autres à nous décrire l'ambiance, le paysage, la ville. Ici, on se concentre, encore plus que d'habitude (c'est bien le leitmotiv de notre écrivain), sur les caractères, sur leurs interactions, et sur la montée progressive de la prise de pouvoir du religieux machiavélique, peu scrupuleux, et pour autant a priori bel et bien chrétien.

On oscillera tout le long du livre entre de longues périodes de huis-clos, dans la maison, le camp de base, la métaphore de la prise de pouvoir et de moins longs moments dans la ville, pour la réelle prise de pouvoir.

Zola livre ici ce qui me semble son meilleur roman depuis le début de la saga, avec un dénouement qu'il convient de ne pas déflorer mais qu'on appelerait aujourd'hui un twist. Et il continue de nous amuser, de nous désoler, de nous agacer à propos de tous ces individus prisonniers de leurs classes sociales, de leurs destins, de leurs ambitions.

A suivre.