Quatrième enquête de Ludivine Vancker, La Constance du prédateur se révèle efficace, même s’il est loin de renouveler le genre.


Il semble exister en France un groupe assez restreint d’auteurs de polars dont chaque parution est un succès public : Franck Thilliez, Jean-Christophe Grangé, Bernard Minier, Michel Bussi et… Maxime Chattam. Véritables machines à cash, ces auteurs livrent des polars à un rythme régulier, comme le prouve la production de Maxime Chattam chez Albin Michel (Le Signal en 2018, Un(e) secte en 2019, L’Illusion en 2020, La Constance du prédateur en 2022…). Déjà apparue dans trois enquêtes précédentes (La Conjuration primitive, La Patience du diable, L’Appel du néant), la lieutenante Ludivine Vancker revient pour une quatrième aventure pour son intégration du Départ des Sciences du Comportement.


Alors qu’elle prend ses nouvelles fonctions de profileuse, Ludivine Vancker est appelée rapidement sur une nouvelle enquête. Dans l’est de la France est découvert un charnier, dans une mine désaffectée. Les cadavres de femmes, dix-sept en tout, ne datent pas d’hier et à côté de ceux-ci gît un tas de cadavres d’oiseaux dont on a enlevé la tête. L’horreur prend un nouveau tournant lorsqu’un nouveau charnier est découvert dans le nord de la France et que l’enquête s’oriente vers un tueur en série, Charon…


Soulignons d’entrée de jeu la capacité que Maxime Chattam a à construire une histoire qui se tient, et qui arrive à tenir en haleine le lecteur. Souvent dégueulasse dans les supplices infligés aux femmes, il faudra avoir le cœur bien accroché, Maxime Chattam confiant au magazine Mad Movies qu’écrire des horreurs le mine : « Quand je sors d’un livre comme ça, je suis vanné, épuise mentalement, mais aussi physiquement. » Mais les livres de Chattam gagneraient bien plus en épaisseur s’ils étaient dotés d’un style. Dès l’incipit, on est affligé : « Claire n’aimait pas sucer. », c’est tout de même autre chose que « Aujourd’hui, maman est morte. ». Si La Constance du prédateur se révèle efficace, il est malheureusement loin de renouveler le genre : toujours et encore un tueur en série qui maltraite des femmes, des fausses pistes, une femme prisonnière qu’il faut sauver, la confrontation finale avec le monstre, Charon signant ses crimes en laissant les têtes d’oiseaux dans les vulves des cadavres (les trois derniers éléments reprenant fortement Le Silence des agneaux)… Facile et rapide à lire donc, mais rien de nouveau sous le soleil du polar.

JulienCoquet
6
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le 25 avr. 2023

Critique lue 70 fois

Julien Coquet

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