Jusqu'ici dramaturge, comédienne et scénariste, Elodie Llorca se lance dans l'écriture en publiant La correction, son premier roman – roman fraîchement récipiendaire du prix Stanislas, nouvelle distinction gratifiant un premier roman paru pendant la rentrée littéraire. Ce livre ramassé – deux heures de lecture, tout au plus – nous plonge dans le quotidien de François, correcteur dans La Revue du Tellière, périodique dirigé d'une main de fer par Reine, une femme autoritaire qui le fascine. Lorsqu'il se rend compte que des coquilles sont ajoutées après coup sur son jeu de copies, il soupçonne aussitôt son employeuse sans arriver cependant à cerner les raisons qui la pousseraient à agir de la sorte. Mais des erreurs d'une autre nature vont bientôt faire leur apparition...
S'il est court, ce premier roman n'en est pas moins réussi ; l'auteur manie les mots avec aisance et insuffle avec talent une dimension psychologique à son récit. L'apathie du personnage principal a tout pour agacer le lecteur mais, grâce à une plume virevoltante – tout le contraire de François – l'auteure parvient à nous tenir en haleine tout le long de son récit ; un récit puissant et énigmatique, jouant avec les mots, du fait de son thème, avec brio.
Un premier roman prometteur augurant du meilleur pour cette jeune auteure.