Quel plaisir de retrouver Eddie Felson ! Ce roman est la digne suite du précédent, construit autour de rencontres immersives et d'un impressionnant travail d'introspection. Les matchs et les conversations entre Fats et Eddie, entre un homme d'une grande aisance et un autre dévoré par le doute, sont empreints d'une subtilité profonde et constituent une riche source de réflexion. L'antagoniste, qui n'en est d'ailleurs pas réellement un, est un personnage passionnant, serein, qui va pousser Eddie à s'accomplir, à se révéler. Leur confrontation est stimulante au possible, inspirante. Bizarrement, au milieu de cette histoire pourtant assez resserrée, l'auteur se disperse vaguement avec une intrigue secondaire tournant autour d'un commerce d'œuvres d'art. Je n'ai pas très bien compris ce que ce second arc narratif venait faire là, toujours est-il qu'il n'occupe qu'une part anecdotique dans un livre parsemé d'excellents personnages et ponctué de scènes d'anthologie et de fulgurances. Un livre qui, par ailleurs, marque le point final d'une œuvre essentielle pour les aficionados de romans de genre - et, spécifiquement, pour les amateurs de littérature dépressive.
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