Pensant laisser de côté les lectures ardues [ :-)], j'ai abordé en toute innocence « La couleur de la nuit », ma première incursion dans le monde de Madison Smart Bell. Moi qui mets souvent en place des stratégies d'opposition, de résistance ou de contournement de la violence et à la sauvagerie, j'ai été harponnée des le premier paragraphe. « Comme mon cœur a chanté quand les tours sont tombées ! ... ». Ce premier paragraphe, j'ai du le relire pour m'assurer de ce qui était écrit, reconnaître la force du texte, et la force de la fascination pour la destruction.

Malgré la plongée vers le mal et l'horreur qui se dévoile au long du livre, on ressent la douceur toujours vivante de la relation entre les deux femmes, Laurel et Mae, qui se sont aimées trente ans auparavant.

Les marches dans le désert fournissent un espace qui rend le livre supportable, et en même temps une très belle représentation symbolique de ce qui se joue :
« Le coyote a tourné la tête vers moi... Tout son être concentré sur l'ombre du rocher dans laquelle il savait certainement que je me trouvais.
On est restés ainsi, longtemps. Je l'ai gardé jusqu'à l'aube entre les traits croisés du viseur, et l'ai laissé partir.»
MarianneL
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le 6 déc. 2011

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