Une thématique intéressante
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Par
il y a 6 heures
Laura Kasischke vient toujours remuer des trucs chez moi. Le roman commence très banalement : 3 lycéennes partent de Glendale, Illinois, pour passer leur "Spring Break" à Cancùn.
Là où ça commence à me toucher, c'est quand Kasischke rappelle ce que c'est d'être une fille dans un monde conçu par et pour les hommes.
Jusqu'à ce qu'il mentionne ses deux filles, Michelle avait évité de
croiser le regard de l'inconnu de peur qu'il la croie en train de
flirter avec lui.
Pfiou. J'te jure, ça touche. Baisser les yeux devant un nombre incalculable d'hommes, toi-même tu sais pourquoi... et le voir écrit là, noir sur blanc, t'as l'impression de faire partie d'une grande équipe irrémédiablement perdante depuis des siècles.
Les 3 lycéennes partent avec une liste de recommandations longue comme le bras : "ne parlez pas aux inconnus", "ne buvez jamais dans un verre qu'on vous tend". Oui, oui, elles savent tout ça. Pourtant, une fois arrivées au Mexique, leurs mères à des milliers de kilomètres de là, les filles savourent leur liberté. Les corps se déchaînent, se dénudent, ça pue la peau cramée par le soleil, les cocktails aussi bleus que l'océan, ça crie dans tous les sens, la musique hurle dans leurs oreilles. Alors les filles oublient un peu les recommandations maternelles.
Au milieu de tous ces étudiants, au bar de l'Hôtel del Sol, un quadra, blond à la peau tannée, se propose de leur faire visiter les ruines d'une pyramide maya. Les filles, Anne et Michelle, sont plutôt partantes pour découvrir les monuments du pays. Mais... avec cet homme ?
Un peu comme un défi qu'elles se lancent, elles acceptent. Il fait chaud, le soleil tape tellement fort, on manque vite d'eau. Anne commence à trouver que ça craint. Michelle, au contraire, ouvre grand les yeux, parce que tout est beau, tout est exceptionnel. Et cet homme qui les accompagne... Il a... quelque chose.
J'ai apprécié cette lecture jusqu'à la fin de la troisième partie. Je m'attendais à autre chose pour la dernière partie, un final plus glauque, plus spectaculaire. Finalement, l'autrice ne prend pas trop de risques, nous amenant presque une fin, pas joyeuse, mais rassurante, comme si il ne fallait pas aller trop loin. C'est presque trop rapide, on reste en surface avec les ellipses narratives, on ne va pas au bout des choses et ... c'est dommage.
L'alternance de points de vue, avec un point de vue interne pour Anne et externe pour Michelle, est extrêmement bien pensé et donne vraiment tout son sens au texte.
Comme d'habitude, Laura Kasischke maîtrise le déroulement de l'intrigue, elle peint par petites touches ce qui va arriver, si t'y prêtes assez attention.
Pour ce qui est de l'ambiance, elle n'hésite pas à nous emmener vers l'onirisme, tout en restant très factuelle : toutes ces sensations olfactives, visuelles, même le toucher à l'intérieur d'un sanctuaire, et la soif, bon dieu, j'te promets que t'auras aussi soif que les protagonistes et que tu seras prêt.e à boire dans la première bouteille d'eau venue...
Le sentiment de malaise que suscite Kasischke est toujours intéressant, ça remue des trucs, ça te force à t'interroger sur ce que tu ressens et pourquoi tu le ressens. C'est un roman court mais il est pas impossible que parfois tu le poses pour te poser deux-trois questions sur toi-même.
Queen Kasischke, tu tiens toujours fermement ta couronne, parce que t'es pas prête d'être détrônée dans mon coeur de lectrice.
Créée
le 20 août 2021
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