Lucien Goldmann, sociologue, questionne (digressions à part) les rapports entre structures de la société et création culturelle, prenant comme objets d’étude le théâtre de Genêt, le Nouveau Roman et les films de Godard.
Attention au titre trompeur qui mentionne une « société moderne »… car on parle de société d’avant 1970. Si comme moi vous vous attendiez à une étude sociologique rigoureuse des nouveaux moyens de communication et de leur impact sur la création artistique et culturelle, vous risquez donc d’être déçus. Certes, les exemples d’oeuvres culturelles choisis (Genêt, Nouveau Roman, Godard) sont loin d’être inintéressants, mais largement sous-exploités, à l’exception peut-être du premier. La large majorité du livre se concentre sur ce qui entoure la problématique que laisse apercevoir le titre, à savoir l’influence de la société sur la création culturelle, se servant de peu d’exemples et utilisant un style à la fois technique et assez abstrait.
Si le tout semble juste et rigoureux, seules certaines idées sont dignes d’intérêt. Une observation assez juste est par exemple l’augmentation progressive de l’importance des mass media, qui permettent plus de culture et plus de pseudo-culture (antichambre de la culture tout court), mais qui demandent une meilleure capacité de synthèse alors que celle-ci se dégrade en pratique. Autre note intéressante, le risque que notre société finisse en technocratie de spécialistes unidimensionnels dénués de capacités de compréhension globales. Mais en dehors de cela, difficile de s’accrocher pour comprendre les théories de Goldmann, tant le style est opaque pour le non-expert.
A ne lire que si vous êtes vraiment motivé.