"La Création du Monde" de Miguel Torga, véritable éloge panégyrique à la création poétique et à la révolte sous toutes ses formes, nous donne à voir le Portugal du siècle dernier et, plus que ça, nous ouvre et nous offre le cœur de ses habitants, avec leurs faiblesses et leurs grandeurs.
Mais son talent ne s'arrête pas aux frontières lusophones : il nous présente aussi, dans un des chapitres, l'Europe sclérosée du XXème siècle, avec cette Italie pleine de contradictions entre ses chefs d’œuvres antiques et la propagande de son ridicule "dulce", avec cette France arrogante et chauvine, cette Espagne ravagée ...
Récit autobiographique, l'honnêteté d'Adolfo (devenu Miguel Torga) est parfois déstabilisante, souvent étonnante, mais toujours admirable. "L'artiste est un pénitent solitaire affrontant l'absolu" nous confiera-t-il, et c'est de cet absolu dont il est question dans cette création du monde qui devient, à bien des égards, mythologie personnelle.