Perle d'intemporalité...
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le 15 oct. 2018
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…et ce fut le cas ! Même si je n’ai pas totalement adhéré à ce one-shot, je dois reconnaître que l’éditeur a bien fait son travail. Qu’était-il marqué au dos du livre, déjà ? Ah oui : « La Crécerelle est un premier roman détonnant […] qui renverse les clichés du genre en proposant un mélange inventif d’action, de mystère et d’horreur. » Oui, c’est exactement ça, même si la nouveauté se situe davantage dans la manière d’aborder les choses que dans l’intrigue elle-même.
Souhaitant m’éloigner des sentiers (trop) battus de la fantasy, je me suis naturellement laissé tenter. Résultat : si je ne regrette pas d’avoir pris ce risque, ce fut une lecture un peu mitigée…
Si j’apprécie habituellement les systèmes de magie aboutis, j’ai éprouvé des difficultés avec celui inventé par Patrick Moran. Certes, il est passionnant, et même plus encore, mais les explications étaient parfois tellement poussées que j’en perdais le fil. Je l’admets, j’étais déroutée, notamment par les préoccupations métaphysiques de l’héroïne à ce sujet.
Malgré cela, j’ai fait l’effort d’essayer de comprendre et je pense y être parvenue dans une certaine mesure. Cependant, en toute franchise, certaines réflexions m’ont paru indigestes. Clairement, c’était trop. Il m’est donc arrivé de sauter certains détails qui, de toute façon, n’apportaient rien de fondamental à l’histoire.
En outre, la narration m’a un peu gênée. Je m’explique ; Patrick Moran a cette fâcheuse habitude de terminer un chapitre, puis d’en commencer un autre en faisant un bond de quelques jours dans le temps… pour ensuite relater les évènements que nous avons ratés. Honnêtement, ça ne m’a pas facilité la tâche.
J’avoue que j’ai ressenti un manque de repères durant ma lecture. L’auteur transmet une telle masse d’informations (historiques, géographiques, biographiques…) afin de développer son univers – très captivant ! – qu’il est difficile de s’y retrouver. En conséquence, je pense qu’une carte et un glossaire auraient constitué une belle valeur ajoutée pour ce livre.
Si j’adore le concept même de la Crécerelle, je ne me suis pas attachée à elle. Elle est tellement… froide, distante ? Ah, et je l’ai trouvée incohérente sur un point essentiel : elle se fiche totalement (ou presque) de tuer pour survivre et, a contrario, elle se lie d’amitié avec Mémoire terriblement vite. Cela m’a paru trop rapide, trop facile ; après avoir détruit tant de vies, elle décide d’en protéger une envers et contre tout. Pourquoi ?!
Par contre, je l’ai découverte sous un autre jour dans ses souvenirs, et ce sont d’ailleurs ces épisodes que j’ai préférés. Ils remontent aux origines du Mal, lorsque la Crécerelle se lie avec l’entité et brise tout espoir d’un avenir heureux. À mon sens, c’était là tout l’intérêt de l’histoire, mais cette partie n’a malheureusement pas été développée.
Je vais peut-être vous choquer, mais j’aime quand l’auteur se montre cruel avec ses personnages. En fait, si je lis de la dark fantasy, c’est pour l’infime, le ridicule, le microscopique espoir qui transparaît au coeur de l’obscurité. Mais voilà, je n’ai pas retrouvé cette petite lueur dans La Crécerelle. Elle était si bien cachée que le récit m’a paru déprimant.
De plus, à l’instar de beaucoup d’autres lecteurs, j’ai ressenti comme un malaise tout au long de ma lecture. Cette ambiance, malsaine à souhait, est volontaire de la part de Patrick Moran et je salue sa prestation, car c’est très réussi. Cependant, c’était trop pour moi. Vraiment.
Je reconnais volontiers que Patrick Moran avait de très bonnes idées, mais le traitement de celles-ci ne semble pas me convenir et j’en suis la première déçue. Ce one-shot me laisse une impression bizarre sur laquelle j’ai du mal à mettre des mots. Je reste néanmoins convaincue qu’il peut plaire à d’autres que moi, de préférence ceux qui aiment le sang, les tripes et les réflexions métaphysiques.
Créée
le 10 avr. 2018
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