Perle d'intemporalité...

La Crécerelle parcourt le monde, semant de nombreux cadavres sur son passage. Quel est son but ? L'usage des arts thaumaturgiques ? La réputation ? La liberté ? La servitude ?
Après des années d'atrocités sanglantes, un holocauste urbain dramatique, couplé à une rencontre inattendue, vont bouleverser sa vision du monde. Mais l'univers qu'elle arpente correspond t-il bien à la représentation qu'elle s'en fait ? Il lui faudrait une véritable perle de sagesse pour en mesurer la texture...

Étrange et fascinant, ce roman de Patrick Moran peut apparaître comme déstabilisant en son commencement. Loin des récits classiques, il emprunte des sentiers détournés pour évoquer un monde celé derrière le voile de l'outre-monde. Puis, peu à peu, sa protagoniste quelque peu dérangeante acquière une substance plus fascinante au fur et à mesure que le lecteur découvre toute la saveur carmine, mais pas seulement, qu'elle recèle en son sein.

Récit intemporel et parfois éthéré, il n'est pas sans rappeler certains récits de Michaël Moorcock, lorsqu'un avatar de son champion éternel parcourt les univers connexes. La crécerelle, ici, apparaît comme une héroïne malgré elle. Si l'on parvient à s'ancrer à ce personnage, ce qui fût finalement mon cas après de menus errements, la lecture semble une sorte de rêve où le voile de la réalité se déchire pour offrir au lecteur des instants hors du temps.

Et pour finir, un épilogue joliment poétique.