Pendant la lecture de ce tome (1500 pages) tout laisse à penser que c'est un épisode de transition...Du moins, je l'espère. Car c'est long, très très long...pour pas grand chose. Alors que dans les 4 premiers tomes, Diana Gabaldon, nous emmène de péripéties en rebondissements, là, elle étire son intrigue jusqu'à écœurement. On se demande même si elle a encore quelque chose à raconter ! Le comble, Claire et Jamie deviennent des personnages secondaires (enfin j'exagère un peu car Jamie reste au centre de l'intrigue mais il n'en fait pas grand chose) pour laisser place à d'autres personnages peu populaires au départ de la saga et qu'on apprécie de plus en plus. C'est peut être un des points positif de ce tome :Brianna et Roger.
Gabaldon exploite de belle manière ces deux personnages venus combler les aventures du couple Fraser. Brianna s'adoucit grandement tout en gradant son caractère bien trempé. Mais le passage à la maternité fait exploser sa féminité et surtout sa sensualité. Les nombreux passages d'ébats amoureux et sexuels avec Roger sont plus que délicieux (Gabaldon n'a pas son pareil pour nous faire vivre les ressentiments et sensations comme si on était l'un ou l'autre des personnages). Quant à Roger, il s'affirme de plus en plus dans ce tome en compagnon guerrier de Jamie et l'épisode de la pendaison est très chargé en émotion. On s'attache donc de plus en plus à ce personnage. Malheureusement, Gabaldon se perd en sous intrigue pas bien passionnante tout au long du livre. Entre le mariage au début qui dure 300 pages et la mise en place de l'armée de Jamie, on s'ennuie ferme. La palme revient au personnage de Claire ! Qu'elle soit devenue guérisseuse experte, soit mais est ce vraiment utile de passer des chapitres à nous donner des leçons de sciences naturelles à coups de descriptions interminables dont on finit par se foutre au final et qui ne fait pas avancer l'intrigue ? Alors que l'auteure aurait pu développer de nombreuses fois des événements forts qu'elle esquisse. La traque du bad guy Bonnet ou encore lorsque Claire se fait draguer par un des acolytes, ça aurait pu donner des rebondissements intéressants, voire même une mise en danger de leur couple...On évoque Laoghaire mais c'est trop bref. On parle bien évidemment du voyage dans le temps mais on aurait bien voulu qu'elle en parle durant tout le tome et pas seulement dans les toutes dernières pages. Bref, Claire passe carrément au second plan, voire au troisième dans ce tome alors que toute la saga est de son point de vue. Du coup, c'est bel et bien Roger et Brianna qui constituent les enjeux "forts" de ce tome. L'évolution de leur fils, les relations touchantes qu'ils ont et les épreuves qu'ils doivent traverser constituent le noyaux dur de l'histoire au point qu'on se surprend parfois avec cette envie de quitter Papy et Mamy Jamie et Claire Fraser afin de se concentrer sur l'autre couple de la saga bien plus attachant.
Il y a tout de même des "pensées" ou rêves de personnages qui sont toujours aussi interessants à lire, des questionnements sur leur place à cette époque, sur leur avenir avec les êtres aimés...
Une semi déception donc. "Semi" parce qu'il reste l'écriture de Gabaldon toujours aussi agréable et cet attachement aux personnages et à l'univers qui empêche (si on est déjà envouté) de quitter le livre. (Et reste aussi un ou deux événements marquant qui valent le détour mais c'est tout.) Le point de non retour d'accroche à Outlander est tel que même très ennuyeux, il est impossible de lâcher. Comme une drogue. Mais il va falloir passer à la vitesse supérieure quant aux enjeux que Diana Gabaldon à mis en place dans les "Tambours de l'Automne"....